Positions : Le plagiat à l'heure de l'internet et des auteurs sans œuvre
Dans les accusations de plagiat lancées récemment contre Joseph Macé-Scaron, les effets collatéraux sont plus instructifs que les faits eux-mêmes1. Que nombre de journalistes aient tendance à se recopier les uns les autres n’est pas une nouvelle absolument bouleversante : les correspondants de l’Afp en savent quelque chose. Si ces pratiques se retrouvent aujourd’hui dans les éditoriaux, c’est tout simplement parce que notre société « éditorialise » comme aucune autre avant elle. Comment ne pas se répéter lorsqu’on est invité quotidiennement à commenter tout et n’importe quoi2 ?
À cet égard, il n’y a rien de surprenant à ce que Joseph Macé-Scaron pratique des emprunts coupables à ses collègues journalistes et écrivains. Sans prétendre à l’exhaustivité, nous avons retenu qu’il était directeur du Magazine littéraire, occupait la même fonction (mais comme adjoint) à Marianne, présentait jusqu’à l’année dernière une émission sur France culture consacrée à la critique littéraire, faisait office d’invité permanent sur Rtl et sur I-Télévision où il occupe le rôle d’éditorialiste « de gauche ». Nul besoin de faire une hypothèse sur son talent pour en conclure que la somme de ces emplois est dif