
Les dimensions de la confiance
La démocratie repose sur la confiance. En particulier, en contexte de crise sanitaire, sur la confiance des élites politiques dans la volonté et la capacité des citoyens de suivre les règles de la vie sociale. Le confinement trahit ainsi un manque de confiance démocratique.
La pandémie de Covid-19 a lancé un défi inédit aux démocraties du monde entier. Elle a entraîné la fermeture et la transformation des parlements et a donné aux exécutifs une primauté presque sans précédent sur les institutions représentatives. Elle a fortement limité certains droits démocratiques fondamentaux, notamment ceux de rassemblement et de protestation. Mais elle a aussi déclenché un débat politique intense, et a stimulé une myriade d’innovations numériques dans la pratique démocratique. Elle aura aussi, du moins pour un temps, ressuscité le spectre de l’autoritarisme, vu comme solution à une impuissance démocratique supposée.
C’est pendant les moments de crise que les régimes démocratiques sont le plus en danger. Devant la complexité, ce risque ne fait qu’augmenter, car le besoin de croire en la possibilité d’une réponse à la fois forte et simple rend la tentation de solutions autoritaires plus attractive, du moins pour une partie croissante de la population1. La crise sanitaire induite par la première vague épidémique de Covid-19 montre, toutefois, que les régimes autoritaires n’ont pas nécessairement cet avantage que les critiques de la démocratie leur attribuent, à condition toutefois que les régimes démocratiques soient en mesure de mobiliser les ressources sociales qui leur sont propres.
Ces ressources sont au moins de deux ordres. Tout d’abord, la capacité propre aux régimes dé