
Face aux passions identitaires, un monde commun
Alors que de plus en plus de pays font le choix du repli nationaliste et identitaire, il nous revient de fabriquer un monde commun aux Européens de toute confession, inspiré de l’espace méditerranéen.
Le Rappel à l’ordre, l’essai le plus retentissant de Daniel Lindenberg, a bien été « prémonitoire », et même visionnaire[1]. Il a su capter l’esprit d’une époque, ce moment de retournement qui advient sous nos yeux et que nous ne savons pas vraiment percevoir.
Un rapide tour d’horizon du paysage politique européen nous dit fort bien là où nous en sommes arrivés aujourd’hui. En Europe centrale, des formes de « démocrature » (ou « démocraties illibérales [2] ») voient le jour. L’Autriche est dirigée depuis octobre 2017 par le « libéral » Sebastian Kurz, allié au Fpö, parti à l’ascendance ouvertement nazie. L’Allemagne elle-même, en dépit de son histoire et du travail de mémoire accompli depuis 1945, a vu l’affirmation d’un front anti-islam et anti-immigration avec le mouvement Pegida, puis la percée de l’Alternative für Deutschland (AfD) au Bundestag lor