Tags et graffitis
Au mois d’août, il n’y avait personne sur ce trottoir de la fondation Cartier, boulevard Raspail (Paris xive) mais, depuis la rentrée, on peut voir toute la journée une queue assez longue, formée par ce public sage, patient, qui a choisi pour les heures qui viennent la visite d’une exposition. Il s’agit ici de l’exposition « Né dans la rue – Graffiti » présentée par la fondation Cartier pour l’Art contemporain (du 7 juillet au 29 novembre 2009).
Il me semble que la file d’attente d’une exposition artistique a quelque chose de particulier : de façon ténue, une sorte de paix marque les présences. Non pas que, sur le seuil, la lueur de l’art se diffuserait jusque dans la file d’attente de l’exposition. Plutôt le plaisir d’échapper à l’espace profane, de se dégager d’un réel trop réel, quotidien, ordinaire ; d’être bien là malgré le sentiment de vague trahison d’obligations plus pressantes.
Lieux de transit
Ce qu’il y a de piquant ici est que le sujet de cette exposition est précisément la sphère urbanisée moche, cet espace public non art