Esprit et la dissidence littéraire en Union Soviétique
Les services compétents raconte la traque et l’arrestation par les services du KGB du père de Iegor Gran, André Siniavski, alors jeune écrivain russe.
Ce fut la publication d’un article sur le « réalisme socialiste » dans Esprit en 1959, sous la précaution de l’anonymat, qui valut à André Siniavski d’être condamné à sept ans de Goulag. Les agents du KGB mettront de longue années à le confondre, avant son arrestation en 1965. Une singulière histoire de dissidence littéraire, emblématique des limites de la déstalinisation dans l’URSS des années 1960.
La rencontre est animée par Anne Dujin, rédactrice en chef d'Esprit.
- Les services compétents d'Iegor Gran, P.O.L. 2020 : Lire notre note de lecture
![]() | DOSSIER NUMÉRIQUENovembre 2020 L’Union soviétique des années 1960 fut le théâtre de ce que le philosophe Claude Lefort appela « le totalitarisme sans Staline », caractérisé par la mainmise persistante du Parti communiste dans tous les domaines, y compris la création littéraire et artistique. Et ce malgré la dénonciation des crimes de Staline et les velléités de « normalisation » de la réalité soviétique, qui avaient nourris de grands espoirs. L’article d’André Siniavski constitua, selon les mots de Jean-Marie Domenach, alors directeur d’Esprit, « sans doute la première critique de l’académisme officiel qui nous parvienne d’un écrivain russe dans son pays ». |