
Platon a rendez-vous avec Darwin de Vincent Le Biez
Voilà un livre éminemment analogique, et au programme politique fort. L’auteur, actuellement haut fonctionnaire en poste à l’Agence des participations de l’État, fut nommé en 2013 secrétaire national de l’UMP et animateur d’idées d’un courant important de ce parti (celui d’Hervé Mariton).
L’idée, d’abord plutôt séduisante, est de faire dialoguer directement philosophie (politique) et science, en prenant appui sur cette dernière à travers différentes branches (théorie de l’évolution, biologie cellulaire, thermodynamique, etc.). L’auteur aime la science – c’est sa formation – et la politique – il en a fait, ou en refera. Chaque chapitre est construit de la même manière, avec de longs et érudits développements scientifiques, suivis d’une généralisation à la philosophie politique : ainsi un exposé sur l’homéostasie cellulaire, avec de magnifiques schémas colorés de biologie, donne-t-il lieu à une comparaison entre la membrane cellulaire et la frontière d’un pays, la cellule (et donc le pays) préservant son équilibre – son homéostasie – en assimilant certains apports externes, tout en en rejetant d’autres, par « perméabilité sélective ».
Nonobstant certaines grandiloquences (la mission « du » politique est de « contribuer à construire l’Histoire, plutôt que la subir »), certaines naïvetés (« le progrès scientifique et technique est agnostique »), certains postulats ou inférences rapides (« la modernité se c