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Notes de lecture

Dans le même numéro

Écrire l’histoire des sexualités de Jeffrey Weeks

Le pluriel dans le titre n’est pas anodin. Il indique d’emblée l’orientation (le parti pris ?) : quand l’histoire des sexualités est écrite à partir des mentalités et plus encore à partir du genre, elle s’oppose à tout essentialisme biologique (à la dualité sexuelle inscrite dans le corps) et raconte des sexualités multiples. L’auteur anglais de cet essai va manifestement quelque peu au-delà du constat : il ne cache pas un point de vue militant. S’inspirant largement de la littérature anglo-américaine sur le sujet, il est éclairant sur nombre d’évolutions récentes à propos de l’abord historiographique – et politique – des sexualités, et donne une place de choix aux travaux et aux débats d’origine queer, Lgbt, féministe, post­coloniale…, où les interprétations et les prises de position sont plus différenciées qu’on ne le croit généralement. On note la grande importance, mais pour les discuter, des thèses de Michel Foucault sur le « biopouvoir », et aussi un chapitre essentiel sur la « mondialisation de l’histoire des sexualités », qui marque bien les difficultés, au stade actuel en tout cas, de l’universalisation des idées (et des libertés) occidentales sur ces sujets. Si le sexe biologique est congédié, force est de constater que l’enfant, significativement, l’est aussi – comme s’il n’avait plus rien à voir en général avec des relations sexuelles…

 

Trad. sous la dir. de Françoise Orazi Presses universitaires de Lyon, 2019
240 p. 14 €

Jean-Louis Schlegel

Philosophe, éditeur, sociologue des religions et traducteur, Jean-Louis Schlegel est particulièrement intéressé par les recompositions du religieux, et singulièrement de l'Eglise catholique, dans la société contemporaine. Cet intérêt concerne tous les niveaux d’intelligibilité : évolution des pratiques, de la culture, des institutions, des pouvoirs et des « puissances », du rôle et de la place du…

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Lancer l’alerte

« Lancer l’alerte », un dossier coordonné par Anne-Lorraine Bujon, Juliette Decoster et Lucile Schmid, donne la parole à ces individus prêts à voir leur vie détruite pour révéler au public des scandales sanitaires et environnementaux, la surveillance de masse et des pratiques d’évasion fiscale. Ces démarches individuelles peuvent-elles s’inscrire dans une action collective, responsable et protégée ? Une fois l’alerte lancée, il faut en effet pouvoir la porter, dans un contexte de faillite des espaces traditionnels de la critique.