
Compromis baltes
Yves Plasseraud fait paraître une vaste étude consacrée aux « pays baltiques ». On y trouve analysés et mis en perspective leur histoire, progressivement déprise de l’héritage soviétique, leurs évolutions depuis les indépendances des années 1990 et l’entrée dans l’Union européenne en 2004, ainsi que les enjeux démographiques et identitaires qu’ils rencontrent, notamment avec leurs importantes minorités russophones.
La précédente édition du livre d’Yves Plasseraud sur Les Pays baltiques constituait une contribution très complète et très utile à la connaissance de cette région, peu étudiée et peu comprise en France, comme le montrent de nombreux commentaires, dans la presse ou les débats politiques français. Jean-Luc Mélenchon déclarait par exemple en 2005 que les Baltes n’étaient pas des Européens, les armées romaines n’ayant jamais poussé jusqu’à leurs frontières. La nouvelle version de cet ouvrage, entièrement refondue et augmentée, constitue un véritable opus magnum, qui restera une référence.
L’étude présente l’histoire des nombreux peuples – dont certains sont démographiquement très réduits – qui se sont installés au fil des siècles sur les rives orientales de la mer Baltique, depuis la plus haute Antiquité jusqu’à nos jours, et que les historiens commencent à peine à redécouvrir depuis l’indépendance des pays baltes dans les années 1989 à 1991.
Précisons d’emblée qu’il s’agit ici de la seconde indépendance, qui fait suite à celle des années 1919 à 1939 ou 1940, laquelle avait laissé un héritage politique et juridique très riche, que beaucoup crurent enterré à jamais – mais les fameuses « poubelles de l’histoire » recouvrent davantage le soviétisme de 1917 que l’indépendantisme balte de l’entre-deux-guerres. Sur cette période, l’auteur décrit les constitutions, la vie politique agitée, mais également les continuités sociales et culturelles, notamme