
Nos années brûlantes d'Acacia Condès
En mai 1968, les étudiants chrétiens ont participé aux événements, mais n’ont pas fait partie de la frange la plus gauchiste, celle des dirigeants du mouvement. Un seul nom remonte cependant régulièrement à la surface, et il est lié à la facette dramatique, voire tragique, de Mai 68 : c’est celui de Nicolas Boulte. Étudiant à l’Institut catholique de Paris, il avait été, en 1965, président de l’éphémère Jeunesse universitaire chrétienne (Juc), dissidence de gauche de la Jeunesse étudiante chrétienne (Jec). Il est présent le 22 mars à l’université de Nanterre, lors de la création du mouvement antiautoritaire et libertaire du même nom, souvent considéré comme le prodrome immédiat de Mai. Il est alors secrétaire du Comité Vietnam national. Après 1968, il rejoindra la Gauche prolétarienne (GP, maoïste), avant d’être « établi » chez Renault, qui le licencie en 1972 après l’assassinat de Pierre Overney. À la suite de ses critiques contre la direction de la GP, il est, durant une nuit entière, traduit devant un tribunal « révolutionnaire » et « tabass&