
Bureaucratie, encre, paperasse et tentacules, de René Ten Bos
C’est un vaste sujet auquel s’attaque le philosophe néerlandais René Ten Bos, qui voit en la bureaucratie un de ces « hyperobjets » théorisés par Timothy Morton : un objet si large qu’on ne peut l’apercevoir. Ils sont l’occasion de vives attaques du philosophe contre les absurdités quotidiennes que sont les notes, rapports, formulaires et courriels en chaîne. En s’appuyant sur des références artistiques et théoriques, Ten Bos relit notre époque et donne l’occasion d’un recul. Il fait l’inverse de ce qu’il dénonce : il déroute en rompant la linéarité. Sa charge contre les bureaucrates, qu’il qualifie de « chieurs d’encre », est lourde, mais il vise un esprit étriqué et sans vision, là où l’homme serait « par essence créatif, singulier, unique ». Tout le monde se plaint de l’importance grandissante des tâches administratives, mais tout le monde continue à les accomplir, souvent sans se rendre compte qu’elles en sont.