
Hong Kong : la lutte continue
Entretien avec Émilie Tran
Hong Kong vit un tournant de son histoire.
Émilie Tran a fait un premier séjour à Hong Kong il y a près de vingt ans, pour ses recherches doctorales à l’EHESS sur la modernisation du Parti communiste chinois. Puis, elle a travaillé à Shanghaï, Hong Kong et Macao (2003-2016) où elle a enseigné et dirigé la faculté de Business, Government and Social Work à l’université Saint-Joseph. De retour à Hong Kong depuis trois ans, enseignant-chercheur au département de science politique et relations internationales à Hong Kong Baptist University, elle a vécu le mouvement de protestation qui a fait plier le gouvernement en juin dernier[1].
Marie Mendras – Deux millions de Hongkongais, soit près d’un adulte sur deux, ont manifesté le dimanche 16 juin. Leur calme détermination m’a alors fait penser à la révolution EuroMaïdan à Kiev en décembre 2013. Vous attendiez-vous à la montée de la colère et à un mouvement de protestation d’une telle ampleur ? Pensiez-vous que la révolution des parapluies de l’automne 2014 pourrait se reproduire ?
Émilie Tran – Personne ne s’attendait à un mouvement d’une telle