La Grèce oubliée
C’était il y a à peine plus d’un un an mais on l’a déjà oublié : le 5 juillet 2015, le soir du référendum qui donnait tous pouvoirs au nouveau Premier ministre de dire « non » aux exigences européennes, Yanis Varoufakis déboulait en teeshirt vert sur sa moto, sourire aux lèvres. L’histoire semblait s’être remise en marche sur un scénario qui laissait imaginer qu’une autre Europe était possible. Ce moment suspendu faisait suite aux nuits de folie pendant lesquelles les dirigeants européens menaçaient le gouvernement Syriza mené par Alexis Tsipras d’un Grexit qui mettrait la Grèce à genoux. Ces soirs-là, tout était grave et même gravissime. Les flashs d’info se succédaient : l’Europe était au bord du gouffre et ce petit pays en était responsable.
Mais l’intrigue a tourné à la tragico-médie : les directs enflammés des chaînes d’information ont pendant une semaine personnalisé l’enjeu à outrance. La stratégie politique se résumait à un jeu de caractères : « Hollande aime-t-il Tsipras ? Pourquoi Merkel ne l’aime-t-elle pas ? » Un soap opera politique et médiatique se jouait sous nos yeux à Bruxelles tandis que les reporters à Athènes filmaient les queues devant les distributeurs de billets.
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