L'écologie négative de Claude Lévi-Strauss
Sans dégager directement une pensée écologique du travail anthropologique de Claude Lévi-Strauss, on peut cependant chercher à voir comment son pessimisme, tiré de ses analyses sur le bouddhisme, sur Gobineau et sur Rousseau, peut renouveler notre vision de nos rapports à la nature.
Le texte suivant a été publié en 2005 dans le livre pédagogique, Claude Lévi-Strauss, une introduction, que m’avait commandé Hugues Jallon pour la collection « Agora » chez Pocket-La Découverte, et qui est réédité cette année. Il concluait une présentation de l’œuvre de Lévi-Strauss par une interprétation personnelle de ses positions politiques et morales, avant la deuxième section du livre consacrée aux controverses suscitées par cette œuvre. Sous le titre d’« écologie négative », je voulais décrire trois choses. D’abord, le fait qu’on ne peut construire une pensée écologique à partir de l’anthropologie de Claude Lévi-Strauss, mais qu’une telle pensée apparaît néanmoins en creux. Le terme est ici pris dans son sens de « négatif » photographique, ce qui suppose une interprétation personnelle pour la « révéler », avec tous les risques qu’implique une telle interprétation. Ensuite, si l’on veut construire cette pensée écologique, il faut partir du pessimisme de Lévi-Strauss, et donc de ses analyses sur le