La grippe aviaire
En cette triste fin de novembre 2015, trois événements ont rappelé aux citoyens français les catastrophes potentielles qui les menacent. L’attentat terroriste du 13 novembre à Paris, qui a tué 130 personnes et en a blessé plus de 300, arrivait alors que le pays se préparait à accueillir plus de 150 chefs d’État à Paris pour le sommet sur le réchauffement climatique dit Cop21 du 30 novembre au 11 décembre. Entre ces deux événements, sans doute passé inaperçu, le premier cas de H5N1 en France depuis 2007 a été identifié dans une basse-cour en Dordogne le 24 novembre.
Quelle lecture faire de cette séquence catastrophiste ? On pourra faire une interprétation constructiviste, en analysant l’identification du cas de grippe aviaire comme favorisée par l’atmosphère sécuritaire qui s’est abattue sur le pays. On dira alors qu’il y a toujours des cas de H5N1 qui circulent à bas bruit dans les volailles, mais que la vigilance imposée aux agences chargées de la surveillance les a conduites à médiatiser ce cas. Le Premier ministre lui-même n’a-t-il pas alerté les autorités de santé sur les risques d’armes bactériologiques et chimiques, rappelant l’épisode des lettres à l’anthrax qui a suivi le 11 septembre 2001 ? Mais alors la médiatisation de ce cas de H5N1 ne fait-elle pas sourire quand on compare la