Les métamorphoses de la grippe
On la croyait aviaire, elle arrive porcine ; on l’attendait d’Asie, elle nous vient d’Amérique. Pendant une semaine, après l’alerte lancée par l’Organisation mondiale de la santé (Oms) le 27 avril, les médias ont prévenu de l’imminence d’une pandémie de H1N1 venue du Mexique. Les grandes capitales ont vu surgir les masques dans les aéroports et parfois dans les rues ou les couloirs de métro. Les hôpitaux ont vérifié leurs stocks d’antiviraux Tamiflu, tandis que les entreprises pharmaceutiques se hâtaient de mettre au point un vaccin contre cette nouvelle souche. À Hong Kong, foyer de la grippe aviaire depuis 1997, 300 personnes ont été mises en quarantaine pendant une semaine dans l’hôtel Metropark, où avait logé un Mexicain présentant les symptômes de la grippe. En Égypte, le gouvernement a ordonné l’abattage des 300 000 porcs élevés par la communauté copte, alors qu’il n’y a pas de cas ni humain ni animal de grippe porcine sur le territoire égyptien – un des plus touchés cependant par la grippe aviaire. Deux semaines après, l’Oms déclare environ 5 000 cas de cette nouvelle grippe et une cinquantaine de morts – une mortalité inférieure à la grippe saisonnière pendant la même période. Il semble que le virus ait perdu sa contagiosité, mais on attend son retour pour l’hiver.