Révoltes juvéniles sur les deux rives de la Méditerranée
Au cours du printemps 2011, d’importantes manifestations ont éclaté en Tunisie, en Égypte, en Syrie, au Yémen et, à un moindre degré, dans d’autres pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. Elles rassemblaient des jeunes gens éduqués, dépourvus d’emploi et de perspectives d’avenir, luttant pour abattre des régimes autoritaires. Ces jeunes ont été les initiateurs de changements politiques majeurs. Simultanément, au nord de la Méditerranée, de grandes manifestations mobilisèrent les jeunesses de plusieurs pays – Espagne, Grèce, Portugal. Peut-on faire un parallèle entre ces mouvements concomitants ? Que disent ces événements de la condition des jeunes des deux côtés de la Méditerranée ? Comment éclairent-ils les processus d’intégration, notamment économique, des jeunes ?
Malgré leur coïncidence, ces manifestations massives et pacifiques se sont déroulées dans des contextes culturels très différents. Dans la plupart des cas, les jeunes gens éduqués des deux sexes en furent les protagonistes. Souvent déclenchés par un événement dramatique dans les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, les appels à manifester furent lancés grâce à un usage intense et adroit des technologies de l’internet (Facebook, Twitter, blogs)