Jean-Marc Ayrault, l'inconsolé
À l’heure où s’achève le quinquennat, il est un ministre qui, dans des fonctions différentes, aura vécu de près plusieurs dérobades de l’histoire.
Nommé au Quai d’Orsay en février 2016, Jean-Marc Ayrault a été confronté en seulement quelques mois à plusieurs événements qui illustrent la logique de « défaisance » actuellement à l’œuvre dans les relations internationales : en juin, le référendum britannique en faveur du Brexit, malgré l’effort des membres de l’Union pour aménager la position du Royaume-Uni au sein de l’Europe ; en septembre, l’abandon par la Commission européenne de sa tentative de partager équitablement l’accueil des réfugiés entre les différents membres de l’Union, suite à la rébellion d’un certain nombre de pays de l’Est ; en novembre, la victoire de Donald Trump aux États-Unis, grosse de menaces d’unilatéralisme ; enfin, tout au long de l’automne, la victoire progressive du cynisme et de la force brutale en Syrie, culminant avec la tragédie d’Alep, qui a mis en scène l’impuissance du conseil de sécurité de l’Onu dont les résolutions, souvent d’origine française, ont été successivement bloquées par les veto russe et chinois. L’année 2015 semblait avoir marqué un tournant constructif sur le plan géopolitique avec l’accord sur le maintien de la Grèce au sein de la zone euro