
Comme un vide à l’Intérieur
Les questions de sécurité, d’organisation territoriale ou de laïcité sont laissées en friche par un gouvernement qui peine à assumer ses prérogatives régaliennes.
Quelle que soit l’opinion qu’on en a, le quinquennat d’Emmanuel Macron a été marqué par des enjeux d’ordre public aigus : affaire Benalla, mouvement des Gilets jaunes, manifestations contre les ordonnances dites Travail ou la réforme des retraites, restriction des libertés publiques due au coronavirus et, dans une moindre mesure que lors du quinquennat précédent, attentats terroristes. En dépit de ce contexte, le bilan de l’action gouvernementale dans les champs d’intervention traditionnels du ministère de l’Intérieur (sécurité, organisation territoriale, laïcité) est maigre et contestable.
Est en cause en partie l’instabilité des locataires de la Place Beauvau qui n’ont pas su ou voulu s’investir dans la durée. Gérard Collomb, pourtant « faiseur de roi » et ministre d’État, a occupé le poste moins d’un an et demi, décontenancé par l’affaire Benalla et faisant finalement primer ses inquiétudes lyonnaises sur les enjeux nationaux. Christophe Castaner a tenu vingt et un mois. Il a misé sur la communication aux dépens du fond et des valeurs : en annonçant, le 1er mai 2019, une fausse invasion par des manifestants de l’hôpital Pitié-Salpêtrière puis en tréb