Le blues des régions
En novembre 2015, la campagne des élections régionales battait son plein et semblait marquer une nouvelle étape dans l’importance prise par les régions dans la vie de la République. Ces élections préparaient l’entrée en scène, effective au 1er janvier 2016, de nouvelles grandes régions regroupées (Occitanie, Hauts-de-France, Nouvelle-Aquitaine, etc.), censées rivaliser désormais avec les autres régions européennes. Le Premier ministre Manuel Valls faisait de ces élections un test de la popularité du gouvernement socialiste, ainsi que l’illustration d’une stratégie de désistement partagée par la droite et la gauche républicaines aux dépens du Front national. Enfin, plusieurs ministres et anciens ministres de premier plan étaient candidats, tels que Hervé Morin, Xavier Bertrand, Christian Estrosi, Valérie Pécresse ou Jean-Yves Le Drian, exceptionnellement autorisé pour l’occasion à cumuler les fonctions de président de région avec celles de ministre de la Défense. Deux ans plus tard, le cap pressenti n’a pas été franchi et la dynamique décentralisatrice opérant depuis les lois Defferre de 1982 et de 1983 en faveur des régions est enlisée.
Plusieurs préside