Le Liban après la guerre
Alors que des perspectives de refondation d’un État libanais indépendant étaient en vue depuis le départ des Syriens, l’attaque israélienne de cet été remet le Liban sur le fil. Si l’envergure de l’action de Tsahal a contraint une grande partie de la société à un soutien tacite du Hezbollah, celui-ci devra clarifier sa stratégie, entre intégration politique et action militaire.
Sans que rien ne puisse les annoncer, les événements tragiques de l’été libanais sont venus bouleverser la situation politique dans le pays et amplifier la vague de violence qui, de la Palestine à l’Irak, submerge le Proche-Orient. La capture par un commando du Hezbollah qui avait franchi, le 12 juillet, la frontière, de deux soldats israéliens, a mis le feu aux poudres. La riposte israélienne, instantanée et très lourde, a pris l’allure d’une expédition punitive dans laquelle l’aviation israélienne s’est acharnée sur le sud libanais et s’est attaquée à l’infrastructure du pays, lui infligeant des dommages considérables, de l’ordre de plusieurs milliards d’euros. L’impact psychologique et politique de la guerre sur les esprits a été considérable. Sur le plan psychologique, l’ampleur des destructions et l’arrêt de l’activité économique ont amené un découragement très grand face à une entreprise de reconstruction sans ces