
Pour une République européenne
À partir des années 1990, l’intégration européenne et la mondialisation néolibérale ont rendu obsolète le modèle républicain français. Incapable de se renouveler, ce modèle s’est avéré insoluble dans la construction européenne. L’adhésion à une Europe néolibérale l’emporta alors, au prix du reniement des idéaux d’égalité, de justice sociale et de service public. Résignés, les nostalgiques du modèle républicain et les déçus de l’intégration européenne se tournèrent alors vers le « souverainisme », un républicanisme dévoyé, teinté de nationalisme.
Peut-on être républicain sans être souverainiste
et pro-européen
sans être néolibéral ?
Le malaise politique français tient pour une grande part à cette crise du modèle républicain qui ne laisse plus le choix qu’entre deux modèles politiques : la coexistence des individus régulée par le droit et le marché (modèle libéral) et la communion dans une identité historico-culturelle voire ethnique (modèle national). Peut-on concevoir une forme d’association politique qui dépasse la simple coexistence sans verser dans le culte de l’identité ? Peut-on être républicain sans être souverainiste et pro-européen sans être néolibéral ?
Contre le nationalisme
et le néolibéralisme
Ces questions se posent alors que l’Union européenne est confrontée à une série de crises sans précédent (montée des populismes, Brexit, déséquilibres macroéco