Do not follow this hidden link or you will be blocked from this website !

Parlement polonais - CC BY-SA 3.0 pl Wikimédia
Parlement polonais - CC BY-SA 3.0 pl Wikimédia
Dans le même numéro

Trois visions du bon changement

Le succès du parti Droit et justice (PiS) ne tient ni à sa campagne démagogique, ni à une colère de classe des perdants de la transformation, mais à leur sentiment d’avoir repris le contrôle politique, notamment sur les limites de la communauté nationale.

La victoire du parti Droit et justice (PiS), conduit par Jarosław Kaczyński, a marqué un tournant dans l’histoire politique de la Pologne après 1989. Les observateurs occidentaux l’ont interprétée diversement. Par exemple, ils ont fait de l’aventure et de la stratégie de ce parti un exemple assez fidèle de la définition du populisme formulée par Jan-Werner Mueller[1] (prétention à la représentation exclusive du peuple, définition essentielle de la communauté nationale, moralisation du conflit politique). De même, le message politique et le cadre des conflits définis par le PiS ont été décrits comme un élément de la contre-révolution antilibérale européenne décrite par Jan Zielonka[2]. En ce sens, les gouvernements du PiS seraient partie prenante d’une rébellion plus large contre l’ordre international, économique et juridique qu’avait instauré en Europe centrale la révolution pacifique de 1989. Néanmoins, avant de comparer les caractéristiques du discours politique représenté par le PiS, il semble plus pertinent d’établir ici un diagnostic exact des sources locales de sa victoire et du soutien dont il continue de bénéficier.

Un discours réparateur

Résumons d’abord le message politique officiel. Il a été exposé dans les longues campagnes électorales de 2015. C’est important car, en dix-huit ans d’existence, le parti de Jarosław Kaczyński a fait preuve de beaucoup de souplesse idéologique. Après avoir défendu des idées de solidarité sociale et l’anticommunisme, il est passé d’un parti conservateur classique, défenseur de la loi et de l’ordre, à une formation de plus en plus à droite sur les questions touchant aux « valeurs traditionnelles » et au concept de peuple. Le tournant, point culminant de ce processus, fut le ralliement du PiS aux théories complotistes pour expliquer l’accident de l’avion présidentiel à Smolensk en 2010[3]. Il s’est combiné avec une critique frontale des règles de la IIIe République de Pologne – y compris les valeurs libérales – et une forte moralisation du débat politique. Au cours de deux campagnes successives – en 2010 et en 2015 –, les messages du Parti étaient nettement plus modérés, car ils visaient l’électorat du centre, tandis que dans l’intervalle, quand il cherchait surtout à gagner l’électorat d’extrême droite, ils étaient plus radicaux.

Les mots d’ordre des élections en 2015 étaient « le bon changement » et « se relever » après avoir été mis à genoux, ils s’adressaient à la partie la plus en colère de l’électorat – on évoquait aussi la « Pologne en ruine » qui devait être reconstruite, après des années d’erreurs et de négligence des gouvernements libéraux et postcommunistes. Le message divisait (dé-­légitimation de la PO au pouvoir[4]), tout en suggérant que « les Polonais méritent mieux », particulièrement un meilleur partage des fruits de la croissance économique.

Les promesses d’une politique familiale généreuse (le programme Famille 500+[5]), de l’abaissement de l’âge de la retraite[6] ou d’une amélioration de la situation des salariés ont été présentées comme « des standards européens » non tenus par la PO alors que ce parti était au pouvoir et comme une expression de la solidarité, due aux Polonais, de l’État et de ­l’ensemble de la communauté nationale face aux difficultés quotidiennes des familles. Le désir d’une plus grande cohésion impliquait aussi une meilleure prise en considération des territoires de province trop négligés (par des investissements, en particulier dans les infra­structures), ainsi que la réforme de l’État, en particulier de son système judiciaire – corrompu et, de l’avis des politiciens du PiS, contrôlé par des lobbies datant de l’époque de la République populaire de Pologne.

Le slogan « dégagez les élites libérales » associait l’annonce d’une reconstruction de l’État et du droit des Polonais à affirmer leur propre culture, leurs traditions, leur identité collective, leur fierté dans l’histoire. Tout cela serait menacé par « le syndrome néocolonial » des cercles qui ont gouverné la politique polonaise et la vie publique après 1989, soumis aux valeurs du centre libéral et cosmopolite de l’Europe. Sur la scène internationale, la Pologne devrait, grâce à Droit et justice, retrouver la possibilité de défendre sa sécurité et son identité (surtout dans le contexte de la crise des réfugiés et de la propagation des idées de société multiculturelle).

En conséquence, les Polonais cesseront d’être pris pour d’éternels « élèves de l’Occident » contraints de rattraper le « retard de modernisation » pris pendant la période communiste, honteux des traditions de la majorité de la société, et finalement succombant à une logique d’intérêts définis hors de Pologne (avant tout à Bruxelles et à Berlin).

Tel est, en gros, le message officiel. Droit et justice ne ferait que répondre aux aspirations économiques et sociales des Polonais, et se référer à leur véritable identité et à leur attachement à un système de valeurs jusqu’à présent marginalisées et désavouées dans l’espace public.

Le diagnostic libéral

L’approche critique des résultats électoraux de Droit et justice et de son soutien continu a donné lieu à trois types de diagnostics. Tous reposent sur des données empiriques mais, se fondant sur des prémisses axiologiques différentes, ils aboutissent à des propositions politiques divergentes.

Les commentateurs et les chercheurs libéraux partent d’un diagnostic de « l’offre ». Ils se fondent principalement sur les résultats du Diagnozy społecznej [Diagnostic social] annuel, une recherche à long terme de Janusz Czapiński[7], qui suggère un optimisme toujours croissant des Polonais et une satisfaction de leur situation personnelle ; ensuite, ils intègrent les indicateurs macro-économiques très positifs de la Pologne entre 2007 et 2015 (y compris le très bas taux de chômage) ; enfin, ils analysent les comportements électoraux lors des scrutins 2015. Au cœur de ce diagnostic, on trouve la thèse selon laquelle il n’y a pas eu en 2015 de changement radical dans l’état d’esprit de la société comparé à celui des années précédentes, et donc pas de « demande » de changement politique radical. La victoire de Droit et justice doit être attribuée à la campagne électorale agressive et démagogique du Parti, à la campagne de désinformation (le prétendu « scandale des écoutes[8] »), aux erreurs tactiques de la PO au pouvoir, et surtout à une erreur stratégique : la division des forces de gauche, dont les suffrages ne se sont pas traduits par des élus[9] et, en conséquence, ont conduit à une majorité absolue et non méritée du PiS à la Diète.

Le maintien du fort soutien des électeurs à Droit et justice de 2015 à 2018 s’explique surtout par l’ampleur de transferts sociaux sans précédent (allocations familiales), mais aussi par l’efficacité du slogan « dégagez les élites » (faisant appel à la fois aux ressentiments populaires et aux espoirs de progrès social de différents groupes), et par la portée de la « propagande du succès », extrêmement efficace dans un contexte de polarisation des médias. Un autre facteur du succès de Droit et justice dans les sondages serait le soutien continu de la hiérarchie de l’Église catholique et du puissant groupe médiatique de la droite, ainsi que les craintes profondes d’une partie des habitants de la province face aux changements sociaux et à la modernisation culturelle.

Ce diagnostic de « l’offre » soulève cependant de sérieuses réserves. Il omet, en particulier, d’importants facteurs de « la délégitimation morale » du système par la société, à l’époque du déclin des gouvernements de la PO. Ces facteurs ont été mis en évidence par les recherches de Krystyna Skarżyńska, professeure de psychologie sociale à l’université de Varsovie (Swps). Elle souligne qu’avant les élections législatives, les évaluations critiques du système se sont multipliées : « les différences de revenus, l’égalité devant la loi et son équité, ainsi que les compétences des autorités et leur attitude envers les citoyens » étaient particulièrement mal appréciées[10]. Ce qui contredit la thèse selon laquelle, pendant la période de déclin de la PO, il n’y avait pas de demande d’un changement systémique significatif. Ces « variables mentales » ont beaucoup plus déterminé les choix politiques des Polonais que les variables démographiques, c’est-à-dire l’appartenance à un groupe d’âge, à un sexe ou à un niveau d’éducation spécifique. Selon la professeure, dans une situation où « près de 90% des citoyens considèrent injustes et illégitimes trois situations essentielles au statu quo, il est difficile d’interpréter un changement de préférences électorales un an plus tard, comme un “changement provenant d’une offre sans demande sociale” ».

En conclusion, juste avant des élections décisives, les évaluations les plus critiques par l’opinion de certains aspects de l’ordre social et étatique correspondaient effectivement au récit de Droit et justice – la nécessité d’un tournant, le dégagement des élites actuelles et, en général, un « bon changement » pour la Pologne. À mon avis, la thèse de « l’offre » sert avant tout à faire taire les critiques des gouvernements de la Plateforme civique et à faire porter la responsabilité du revirement politique de 2015 sur des facteurs psychologiques et des événements imprévus.

Une frustration croissante de la société

À l’inverse des thèses libérales, il y a, comme en miroir, le diagnostic hypercritique de «  gauche  ». Il est présent dans le récit du parti Razem [Ensemble][11] ou dans les discours de nombreux intellectuels de gauche, tel le professeur Jan Sowa[12]. Leur lecture de l’évolution des années 2008-2015 fait du populisme de droite un symptôme de l’incapacité à prendre en compte, dans la sphère publique libérale, la colère sociale de classe et, plus ponctuellement, un effet de la frustration croissante de la société. Cette dernière résulte principalement de l’écart entre l’optimisme des gouvernements libéraux qui vantaient le « succès de la transformation » et présentaient la Pologne comme une « île verte[13] », et l’expérience réelle des « perdants de la transformation » et des « nouveaux précaires ».

La modernisation et la croissance économique sous les gouvernements de la PO (2007-2015) apparaissent dans cette histoire comme un processus superficiel générant des inégalités dramatiques, dont les bénéfices sont, au mieux, limités aux métropoles, aux grandes villes et à la partie la plus riche des agriculteurs. Face à « l’optimisme officiel » et à ­l’arrogance manifeste des représentants du gouvernement, cette croissance a engendré une frustration des groupes négligés et défavorisés. Il s’agit notamment des plus anciennes victimes de la transformation néolibérale, des habitants de la province ayant perdu l’accès aux infrastructures de transport et aux services publics, d’individus et de familles contraints d’émigrer à l’étranger pour des raisons économiques, ainsi que des jeunes générations de précaires sans sécurité de l’emploi et sans accès au crédit.

Ce diagnostic met l’accent sur des questions importantes, mais il semble pour le moins incomplet. Les « perdants de la transformation » des années 1990 faisaient partie sans aucun doute du fonds de commerce du parti Droit et justice lorsqu’il a gouverné en 2005-2007 mais, en 2015, il a considérablement élargi son électorat. Comme l’a souligné, par exemple, le professeur Waldemar Wojtasik[14], le vote pour Droit et justice était en tête « dans presque toutes les grandes catégories sociales. La PO ne l’a légèrement dépassé que dans des groupes statistiquement les moins significatifs – parmi les propriétaires d’entreprises (de 0, 8 point de pourcentage) et les gestionnaires/experts (de 2, 9 points de pourcentage) ». La clé de la victoire du PiS est son succès auprès des « groupes d’électeurs qui, jusqu’à présent, votaient naturellement pour la PO. Le parti de Kaczyński a devancé celui de Tusk tant parmi les personnes ayant fait des études supérieures (30, 4% contre 26, 7%) que parmi les habitants des grandes villes (30% contre 28, 4%). Il a également gagné parmi les élèves et les étudiants (23, 9%) – ici la PO est le quatrième parti (13, 2%) derrière Korvin-Mike (21, 3%) et Kukiz’15 (20, 2%)[15] ». Ces résultats au sein de la jeune génération indiquent clairement la réticence des nouveaux précaires au statu quo, mais ils ne se traduisent pas nécessairement par un soutien élevé à Droit et justice.

Un nouvel autoritarisme

Le troisième diagnostic développé en Pologne met en évidence l’émergence d’un « nouvel autoritarisme ». C’est la thèse du professeur Maciej Gdula, sociologue de l’université de Varsovie. Il est associé au milieu de la revue Krytyka Polityczna [Critique politique], dont l’auteur de ce texte est également issu. Ce diagnostic a fait l’objet d’une large publicité dans les années 2017-2018, dans tous les médias polonais influents en Pologne, il commence à être discuté à l’étranger. Sur la base d’une recherche qualitative menée dans une petite ville du centre de la Pologne, où le parti Droit et justice a obtenu environ 50 % des voix, l’auteur a formulé des thèses originales à propos de l’origine du soutien au camp du pouvoir, parmi des électeurs qui, au sens socio-économique, peuvent difficilement être qualifiés de « perdants » de la modernisation économique.

Un sentiment de pouvoir résulte de la définition des frontières
de sa propre communauté.

Gdula distingue trois sources principales du soutien continu des électeurs au parti de Jarosław Kaczyński. Tout d’abord, le sentiment d’appartenance à la communauté nationale quel que soit l’habitus de classe – une nouveauté qui le distingue du récit de la PO, fortement orienté vers la classe moyenne. Ensuite, l’exaltation morale du peuple à l’encontre de tous les « étrangers », en particulier des réfugiés, des marginaux, mais aussi des élites culturellement aliénées et corrompues. Enfin, un sentiment de pouvoir et d’accomplissement qui résulte de la participation au processus d’exclusion hors de la communauté nationale de ces « étrangers » et autres « élites », de définition des frontières et du champ de la solidarité de sa propre communauté. Ce pouvoir vient aussi du droit d’agir sans l’embarras des anciennes autorités, des institutions internationales, du droit constitutionnel ou du « politiquement correct » que met en œuvre un dirigeant politique.

L’auteur de Nowy autorytaryzm [Le nouvel autoritarisme][16] accorde une attention particulière au rôle du dirigeant qui met en scène le « théâtre national ». C’est l’identification de l’électeur à son rôle sur cette scène – et non les conditions sociales difficiles – qui devient une condition préalable à son engagement politique. Cela signifie que les électeurs de Droit et justice s’identifient pleinement à l’histoire de la Pologne contée par le dirigeant, même si leur situation et leur expérience personnelle ne correspondent guère à cette histoire. L’attrait d’un dirigeant politique est lié à sa capacité à se confronter activement à la réalité et à sa capacité à prendre des décisions qui touchent l’ensemble de la communauté, y compris des décisions éthiques.

La critique la plus cohérente des lacunes de cette conception a été présentée par Maria Theiss, une chercheuse de l’université de Varsovie[17]. Sur la base des recherches rapportées dans le livre Obywatel na zielonej wyspie[18], elle a souligné que la politique libérale de gestion de la crise économique à l’époque des gouvernements de la PO a eu une influence significative sur le marché du travail, avec le développement d’un sentiment d’insécurité, et contribué à une pression négative sur les salaires. Parallèlement, la « pédagogie de la flexibilité » s’est répandue dans la sphère publique polonaise, encourageant les individus à « prendre leurs affaires en main » ou à « investir en eux-mêmes ». Ce qui transfère aux travailleurs la charge principale de la lutte contre la crise, tout en légitimant cette stratégie au niveau des médias. En résumé, ce ne sont pas seulement l’élévation des aspirations des Polonais et les facteurs non économiques qui sont responsables de l’échec du gouvernement de la PO en 2015, mais aussi ­l’affaiblissement de la légitimité du gouvernement et « l’alliance passive » des classes populaires et des classes moyennes en faveur d’un changement de pouvoir et d’une politique plus solidaire et propice à la cohésion.

La conception de Maciej Gdula peut être stimulante dans le contexte européen. L’auteur attire l’attention sur des aspects souvent ignorés par les descriptions de projets politiques similaires à celui de Droit et justice. Il détache les motivations des électeurs des variables socio­démographiques spécifiques (classe, âge, sexe,  etc.) et souligne le rôle du « drame politique  » en tant que sphère autonome qui génère des identités politiques. Chez tous les personnages de ce drame auxquels les électeurs veulent s’identifier, le dénominateur commun est le sentiment de puissance et ­d’accomplissement (et non, par exemple, l’intérêt matériel). Les citoyens exigent donc une plus grande activité de l’État, attendent qu’il se mesure activement à la réalité (pour parler comme Jarosław -Kaczyński : « surmonter l’impossible ») et qu’il montre sa capacité à exercer ou à « reprendre » le contrôle dans un monde chaotique et dangereux. Ce contrôle (ou plutôt son sentiment) se manifeste dans la définition des limites de la communauté nationale : définir les groupes méritant la solidarité (par exemple, les familles polonaises avec enfants), stigmatiser les groupes indignes de cette solidarité (par exemple, les réfugiés), exclure l’ennemi (l’élite) et dépasser les limites du libéralisme constitutionnel.

Traduction du polonais par Jean-Yves Potel

 

 

[1] - Jan-Werner Müller, Qu’est-ce que le populisme? Définir enfin la menace, trad. par Frédéric Joly, Paris, Premier parallèle, 2016.

 

[2] - Jan Zielonka, Counter-Revolution: Liberal Europe in Retreat, Oxford, Oxford University Press, 2018.

 

[3] - 89 passagers et 7 membres d’équipage ont péri : des ministres et des hautes personnalités de l’État, dont le président Lech Kaczyński. Le PiS attribue cet «  attentat  » à Vladimir Poutine, avec la complicité de Donald Tusk alors Premier ministre.

 

[4] - PO : Plateforme civique, parti libéral de centre-droit, fondé par Donald Tusk en 2001, actuel président du Conseil européen. Il a gouverné de 2007 à 2015.

 

[5] - Distribution d’une allocation familiale de 500 zlotys par mois, par enfant, et à partir du deuxième enfant (en 2016, le salaire moyen en Pologne était de 4 120 zlotys).

 

[6] - Retour à 60 ans pour les femmes et 65 ans pour les hommes, alors que PO avait passé les retraites à 67 ans pour tous en 2012.

 

[7] - Rapport sur les conditions et la qualité de la vie en Pologne, établi chaque année pour le ministère des Affaires sociales, par une équipe d’universitaires autour du professeur Czapiński de Poznań (consultable sur www.diagnoza.com).

 

[8] - En 2014, un an avant le scrutin, la diffusion dans la presse de l’enregistrement de conversations privées entre plusieurs ministres, se gaussant des petites gens et étalant leur mépris, provoqua un « scandale des écoutes », une indignation qui coûta très cher à la réputation de ces ministres et à leur parti, la Plateforme civique (PO).

 

[9] - Les deux partis présents séparément aux législatives n’ont pas atteint les 8 % nécessaires pour entrer à la Diète, alors que l’addition de leurs scores dépassait les 11 % (Sld : 7, 55 %, Razem : 3, 63 %).

 

[10] - Contribution au séminaire sur le «  nouvel autoritarisme  », réuni à Krytyka Polityczna, le 29 octobre 2018 à Varsovie.

 

[11] - Né en 2015, ce parti de gauche alternative s’est constitué en rupture avec le Sld, parti social-démocrate post-communiste, jugé bureaucratique et corrompu. Il s’est rapproché, au niveau européen, de Podemos en Espagne ou de Génération-s en France.

 

[12] - Sociologue, professeur à l’université Jagiellon de Cracovie, il est l’auteur d’un essai retentissant : Inna Rzeczpospolita jest możliwa [Une autre République est possible], Varsovie, Wab, 2015.

 

[13] - Allusion à la rhétorique présentant la Pologne comme une « île verte » épargnée par la crise économique de 2008.

 

[14] - Sociologue à l’université de Silésie, spécialiste de l’analyse électorale.

 

[15] - Deux partis proches de l’extrême droite nationaliste.

 

[16] - Maciej Gdula, Nowy autorytaryzm [Le nouvel autoritarisme], Varsovie, Krytyka Polityczna, 2018. Voir l’entretien avec l’auteur dans ce dossier.

 

[17] - Intervention lors du séminaire du 29 octobre, déjà cité.

 

[18] - Sociologue à l’Institut des politiques sociales de l’université de Varsovie, coauteure avec Anna Kurowska Janina Petelczyc et Barbara Lewenstein de Obywatel na zielonej wyspie. Polityka społeczna i obywatelstwo społeczne w Polsce w dobie europejskiego kryzysu ekonomicznego [Citoyens dans une île verte. Les politiques sociales et la citoyenneté sociale en Pologne au temps de la crise économique européenne], Varsovie, IFiS PAN, 2017.

 

Michał Sutowski

Politologue, traducteur, il a publié L’Année du bon changement (Krytyka ­Polityczna, 2016).

Dans le même numéro

Un nouvel autoritarisme en Pologne

Coordonné par Jean-Yves Potel, le dossier analyse le succès du gouvernement du Parti Droit et justice (PiS) en Pologne. Récupérant un mécontentement semblable à celui que l'on perçoit ailleurs en Europe, le régime s'appuie sur le discrédit des élites libérales et le rejet des étrangers pour promouvoir une souveraineté et une fierté nationale retrouvées. Il justifie ainsi un ensemble de mesures sociales mais aussi la mise au pas des journalistes et des juges, et une posture de défi vis à vis des institutions européennes, qu'il n'est pas pour autant question de quitter. À lire aussi dans ce numéro : les nouveaux cahiers de doléance en France, l’emprise du numérique, l’anniversaire de la révolution iranienne, l’antisémitisme sans fin et la pensée écologique.