
Travail des femmes, une émancipation inachevée
Malgré les conquêtes du siècle dernier, les luttes féministes se heurtent toujours à la persistance des inégalités au travail. Mis en retrait au profit de la dénonciation des violences sexuelles, le débat sur l’égalité salariale pourrait trouver un essor nouveau dans les mobilisations contre la réforme des retraites ou dans celles des Gilets jaunes.
Avec la vague #MeToo, les femmes ont fait la une de par le monde. Partout, elles se mobilisent, en prenant la parole de façon personnelle mais aussi collective, pour dénoncer les violences faites aux femmes. Mais qu’en est-il de questions plus anciennes, comme celle de leur émancipation économique ? Peut-on considérer comme acquis leur accès à l’emploi et au travail ? Si des avancées sont incontestables, les inégalités au travail persistent : ces inégalités de genre sont en réalité traversées par un accroissement des différences sociales et in fine, par une recrudescence des écarts entre les femmes elles-mêmes. Mais de nouvelles mobilisations sociales inédites pourraient changer la donne…
Des conquêtes sociales incontestables
L’une des transformations majeures du marché du travail, tout au long du xxe siècle et en ce début de xxie siècle, est bien la forte féminisation de l’emploi. Certes, les femmes ont toujours travaillé1 mais, à partir des années 1960, cette « lame de fond » (pour reprendre l’expression de Margaret Maruani