
La face cachée du Canada
Au Canada, la découverte des corps de plus de deux cents enfants autochtones ravive la mémoire du système de pensionnats d’assimilation mis en place aux xixe et xxe siècles. Si des efforts ont été réalisés, des réticences subsistent à intégrer les Premières Nations à la communauté nationale.
La récente découverte d’un charnier contenant les restes de 215 enfants autochtones sur le terrain d’un ancien pensionnat ouvre une fois de plus un chapitre macabre et honteux de l’histoire canadienne. Cette découverte vient s’ajouter à la liste des 3 200 enfants autochtones qui, selon le rapport final de 2015 de la Commission de vérité et réconciliation du Canada, sont morts des suites de mauvais traitements subis dans le système des pensionnats administrés par les Églises. Depuis des années, des rumeurs circulent sur l’existence de tombes non marquées dans les pensionnats, mais c’est la première fois dans l’histoire du Canada que l’on se trouve confronté à un lieu de sépulture important. Cet incident s’ajoute aux pages sombres de la suprématie blanche au Canada. En fait, plus qu’une tragédie nationale, cette récente découverte d’un charnier autochtone rappelle les difficultés qu’ont encore les Canadiens blancs à reconnaître les crimes commis par leurs ancêtres à l’encontre des Premières Nations au Canada.
Le système des pensionnats, qui a fonctionné des années 1880 à la fin des années 1990, a été mis en place par le gouvernement canadien et administré par des Églises afin d’assimiler les enfants autochtones dans la société canadienne. Le gouvernement canadien estimait être responsable de l’éducation et de la prise en charge des autochtones au Canada. Il pensait que leur meilleure chance de réussite était d’apprendre l’anglais et d’adopter le christianisme ainsi qu