
Légende de Philippe Sollers
Sollers continue d’observer le monde depuis l’enchantement de l’enfance. L’écrivain ne cesse de penser à la mort et a déjà fait sculpter une rose et une croix pour son monument funéraire : « la rose de la raison pour la croix du présent ». Et ce au nom du père – en remettant à sa place Mitterrand au passage. Sollers doit sa vocation littéraire aux messages de Radio Londres : « L’hirondelle ne fait pas le printemps », etc. Mais il rappelle aussi ses affinités électives et ses passions pour ses femmes : Dominique (Rolin) et Julia (Kristeva) et sa mère, « magicienne ». Il rejette tout communautarisme, mais aussi la société du spectacle. On n’y parle que de « sessualité » (comme dit Zazie), mais elle est réduite à un nouveau totalitarisme de la morale. La littérature doit passer outre cette dérive de culpabilisation et se nourrir de Rimbaud, Proust, Lacan, Barthes et Bataille, les maîtres de « l’expérience intérieure et ses débordements ». L’auteur s’affiche toujours comme « scandaleux et religieux ».