
Tu vis ou tu meurs. Œuvres poétiques (1960-1969) d'Anne Sexton
Traduit par Sabine Huynh. Préface de Patricia Godi
Anne Sexton connut une vie tourmentée, chaotique, dont ses poèmes témoignent. Prenant en note, sur les conseils de son psychiatre, ce qui se disait en séance, elle a transformé cette matière en œuvre poétique. Ses poèmes restent d’une force rare, si bien que Sexton, peu connue en France, reste l’égale de Sylvia Plath.
Anne Sexton connut une vie tourmentée, chaotique. Ces poèmes en témoignent. Qualifiée d’hystérique, elle était hallucinée et avait des troubles dissociatifs majeurs. Prenant en note, sur les conseils de son psychiatre, ce qui se disait en séance, elle a transformé cette matière en œuvre poétique. Elle a trouvé une forme de structures à quatorze vers avec un type particulier de rythmes et de rimes. Sa poésie est adressée à sa mère, dont la première longue séparation à l’âge de 10 ans a été accompagnée de l’apparition d’un symptôme qui a nécessité une première hospitalisation. Elle est aussi adressée à son thérapeute, qui a su pousser un tel travail. Se découvrit une petite voix qui criait de loin et qui demeura lucide même dans les moments difficiles. Elle l’attribua d’abord à sa grande tante, prise pour « sa jumelle adorée » et qui mourut juste avant sa première tentative de suicide. Cette petite voix devint peu à peu la sienne, même si elle y entendait encore son aïeule qui l’invitait parfois à se tuer. Après avoir écrit des poèmes majeurs, elle finit par lui obéir. Ils restent d’une force rare, si bien que Sexton, peu connue en France, reste l’égale de Sylvia Plath.