
La toile carcérale. Une histoire de l’enfermement en Palestine de Stéphanie Latte Abdallah
Croisant l’enquête anthropologique et le propos historien, ce livre traite de l’incarcération politique des Palestiniens dans les prisons israéliennes d’abord, mais aussi, à partir de la seconde moitié des années 2000, dans les prisons palestiniennes. Sur fond de conflit israélo-palestinien, il propose une réflexion nouvelle sur le système pénal et pénitentiaire comme mode de contrôle des Territoires palestiniens et sur l’enfermement carcéral comme expérience collective.
Stéphanie Latte Abdallah conduit son lecteur au cœur des prisons israéliennes, palestiniennes et cisjordaniennes, en s’appuyant sur des documents d’archives et des témoignages recueillis entre 2008 et 2019. Tout l’enjeu est de comprendre où et comment se déploie ce que l’autrice appelle la « toile carcérale » en Palestine, c’est-à-dire une prison inconsciemment et historiquement « incorporée », un enfermement qui « envahit » les vies et façonne les identités. Il s’agit également de comprendre comment l’articulation du dedans et du dehors de la prison, depuis l’occupation des Territoires palestiniens en 1967, a joué un rôle clé dans les mobilisations et recompositions de l’engagement en Palestine.
Le livre dénonce les pressions psychologiques et physiques qui sévissent toujours dans les tribunaux militaires, bien que la torture, généralisée en 1967, ait été limitée à partir des directives de la commission Landau en 1987, puis par une décision de la Cour suprême en 19