
Opposition et libération d'Aldo Capitini
La vie et l’œuvre d’Aldo Capitini, profondément liées, se résument en trois mots : « non-violence », « non-collaboration », « non-mensonge ». Trois injonctions éthiques qui guident tous les champs de son existence et le mènent aussi bien à choisir la chasteté que le végétarisme ou le pacifisme radical. Cet ouvrage, qui réunit des notes autobiographiques écrites tout au long de sa vie, a des airs de journal intime. Il nous plonge dans la vie de ce drôle de personnage, né à l’aube du xxe siècle, mort alors que fleurissait Mai 68. Ses textes, malgré des percées politiques et des esquisses de programme, relèvent le plus souvent de l’anecdote. Nous traversons la dictature mussolinienne, la Seconde Guerre mondiale, l’assassinat de Gandhi, Vatican II comme une saga littéraire. Capitini livre des récits d’une légèreté et d’une drôlerie saisissantes malgré la gravité des événements. Ainsi, sa rencontre avec Mussolini au retour d’une promenade matinale : « Je vis qu’il était descendu de son cheval, qu’il lui donnait un sucre, et je m’amusais à observer la scène, mon chapeau sur la tête, tandis que près de moi un officier s’était tout à coup figé dans un rigide garde-à-vous, pour un long salut. C’était assez rare qu’on ne le salue pas ; il a dû me prendre pour un