
Aimé Césaire de Véronique Corinus
Par une maîtresse de conférences de lettres, une brève présentation des « étapes du parcours politique et artistique d’Aimé Césaire », quatrième titre d’une nouvelle collection, après Hitler et De Gaulle, ce qui, en soi, est une indication de l’importance accordée désormais à Césaire (1913-2008) dans notre pays. L’angle d’attaque privilégie la politique au détriment de la littérature. Césaire fut maire de Fort-de-France pendant cinquante-six ans et député de la Martinique pendant quarante-sept ans. À quelques détails près, le livre se termine pourtant abruptement en 1958, date de la création par Césaire, qui a rompu avec les communistes en 1956, du Parti progressiste martiniquais (Ppm). L’ouvrage permet une première découverte d’une personnalité complexe sinon contradictoire : chantre de la négritude (avec Senghor), compagnon de route des surréalistes, artisan de la départementalisation des quatre vieilles colonies de la Martinique, la Guadeloupe, la Réunion et la Guyane (en 1946), pourfendeur de la colonisation (Discours sur le colonialisme de 1950), partisan de l’autonomie de la Martinique (à compter de 1958). On regrette que fassent défaut dans la bibliographie des ouvrages essentiels pour une connaissance plus approfondie aussi bien du politicien, comme les cinq volumes des Écrits politiques (publiés chez Jean-Michel Place entre 2013 et 2018) que du poète, comme la somme de René Hénane (Aimé Césaire. Une poétique, Orizons, 2018).