Édouard Glissant. L’identité généreuse, de François Noudelmann
Flammarion, coll. "Grandes biographies", 2018, 448 p., 26€
Pour quelle mystérieuse raison les éditions Flammarion ont-elles
décidé de publier le livre de François Noudelmann dans une
collection intitulée « Grandes biographies » ? Cet ouvrage,
agréable à lire au demeurant, ne possède aucune des
caractéristiques des « grandes bibliographies »
authentiques : ni la taille (448 pages dans une typographie aérée),
ni les recherches minutieuses dans les archives (pourtant déposées
à la Bnf) ou dans la littérature
secondaire (la bibliographie se limite aux œuvres publiées de
Glissant), ni le souci de fournir ses sources aux lecteurs (aucune
note de bas de page ou de fin).
Or l’on tombe souvent sur des détails trop beaux pour être vrais.
Un exemple parmi d’autres : nul admirateur de la poésie d’Aimé
Césaire n’ignore qu’André Breton fit escale à Fort-de-France sur le
chemin de l’exil pendant la Seconde Guerre mondiale, qu’il y
rencontra le poète martiniquais et qu’ils lièrent à cette occasion
une relation faite d’admiration réciproque. Cela se passait en
1941, Glissant avait douze ans et même s’il fréquentait le lycée
Schœlcher où Césaire enseignait les lettres, il