
La capture
Où l’on verra comment les intérêts financiers ont pris le pas sur l’intérêt général et comment mettre fin à cette situation
C’est une affaire entendue depuis la crise des subprime : une régulation plus forte du secteur de la finance est une condition du retour à la stabilité économique. Mais si les banquiers ont dû accepter une plus grande surveillance, ils affirment qu’ils ont déjà fait l’essentiel de l’effort et que toute contrainte supplémentaire les empêcherait de contribuer au retour dynamique de l’activité. Quand on voit pourtant le bénéfice des banques et les primes des traders repartir à la hausse, on se demande si le pouvoir politique a vraiment fait pression autant qu’il l’a promis sur la finance. Comment s’y retrouver ? Le citoyen peut-il démêler les arguments des uns et des autres, alors que les détails techniques sont souvent déterminants et que la capacité d’influence du secteur bancaire est très forte, notamment à Bruxelles ? Cette enquête permet heureusement de s’y retrouver en retraçant les programmes mis en place depuis la crise, en comparant les décisions américaines et européennes, en démontant les argumentaires des régulateurs et ceux des acteurs de la finance. Pour les deux auteurs, les autorités européennes ne sont pas restées inactives mais il faut aller encore plus loin, notamment en matière de politique prudentielle, de gouvernance des risques et de lutte contre les paradis fiscaux. Une excellente manière de faire le point sur les risques d’être trop « ami » de la finance.
M.-O. P.