
Une nouvelle crise financière ?
Si le risque systémique n’a pas disparu de la finance mondiale, la vigilance des autorités de régulation et des taux d’intérêts durablement bas permettent d’écarter la perspective d’une crise.
Qu’ils soient de droite ou de gauche, libéraux ou keynésiens, orthodoxes ou hétérodoxes, rarement une même idée aura autant fait consensus chez les économistes : une nouvelle crise financière est imminente. Livres, articles, rapports de think tanks, etc., tous les supports sont mobilisés pour nous prévenir de la crise qui vient. Le raisonnement est simple : la crise de 2007-2008 était due à un excès d’endettement ; or, selon les données de la Banque des règlements internationaux (Bri), les crédits aux agents non financiers (États, entreprises et ménages) atteignaient, à la fin de 2018, 178 000 milliards de dollars, en hausse de plus de 80 % par rapport à la fin de 2006. Si la dette crée la crise, encore plus de dette créera encore plus de crise, CQFD.
Sauf que ce n’est pas si simple. D’abord, si toutes les bulles financières sont effectivement précédées d’une bulle de crédits, la progression de ces derniers ne représente pas une condition suffisante pour faire apparaître une crise financière. Ensuite, la finance paraît moins spéculative qu’il y a dix ans. Enfin, les conditions d’endettement ne sont plus les mêmes, avec des taux d’intérêt bas et amenés à le rester. La probabilité d’une crise financière n’est jamais nulle, mais la prochaine n’est pas forcément pour demain.
La hantise de la dette
« Comment ne pas s’inquiéter du fait que nos sociétés restent sous la menace des excès de dette