
Lucien Henry : la galaxie de l’amitié
L’exposition, organisée par l’Enseigne des Oudin à Paris, met en lumière le galeriste-brocanteur Lucien Henry, dont le commerce à Forcalquier agrégeait une galaxie de sensibilités artistiques variées. Elle permet de prendre la mesure des relations d'amitié et d'admiration qui se développent dans les réseaux artistiques et leur donnent leur profondeur.
L’art n’est pas seulement affaire de génie, de talent et de technique ou d’argent. Il se nourrit aussi de liens, d’amitié. C’est ce que vient opportunément rappeler l’exposition que l’Enseigne des Oudin – Fonds de dotation consacre à un personnage hors du commun, le galeriste-brocanteur Lucien Henry, qui tenait son commerce à Forcalquier. Un bon vivant mort le 31 décembre 1988, assassiné avec un ami. « Sous les coups d’un jaloux forcené », note le photographe André Chabot. Son échoppe, ouverte en 1958, en face du Café moderne, que tenaient ses parents, s’appelait « Le Clou ». La petite vidéo que l’on trouve à son sujet, sur le site de la mairie de cette jolie petite ville des Alpes-de-Haute-Provence, raconte que l’endroit faisait non seulement fonction de lieu d’exposition, de boutique d’antiquaire, mais aussi de « Mont-de-piété », où l’on venait donc mettre au clou des objets ou des œuvres contre espèces sonnantes et trébuchantes.
Henry, pour autant, n’était pas fortuné. Un jour où il avait été « pris de court par l’arrivée d’Henry Cartier-Bresson et de Martine Franck, accompagnés de Simone et Jean Lacouture », se souvient Olivier Baussan (le fondateur de l’Occitane), il avait concocté à la hâte un repas : « Il nous avait mijoté à merveille un ensemble de restes réunis en fin de marché avec du lapin offert par le boucher de Forcalquier à qui Lulu v