Les « Noirs » de France, une invention utile ? (table ronde)
Trois historiens discutent ici avec deux représentants du nouveau Conseil représentatif des associations noires de France (Cran). Pourquoi une telle initiative ? La catégorie de « Noir » peut-elle fédérer des associations et constituer le support de revendications dans le cadre républicain français, en ce qui concerne les discriminations ou la représentation ?
Esprit – Pouvez-vous nous présenter avant tout la manière dont l’initiative du Cran est née ?
Patrick Lozès – Le Cran est né d’un colloque intitulé « Les Noirs en France, anatomie d’un groupe invisible », tenu dans les locaux de l’Ehess en février 2005. C’est ce colloque, et son succès inattendu, qui ont fait apparaître l’existence d’une réelle « question noire » en France. C’est là qu’est née l’idée du Cran.
À ses débuts, le Cran reposait sur quatre catégories de personnes : des chercheurs, des responsables associatifs, des responsables politiques, de simples citoyens enfin qui voulaient réfléchir sur ces questions. Nous avons h