
Laïcité, caricatures et diplomatie
La conception française des rapports entre le politique et le religieux a toujours été source d’incompréhensions à l’étranger. Mais la crispation récente du débat autour de l’islam radical a provoqué une flambée de colère, au point de faire de la laïcité un enjeu diplomatique.
La Ve République a rétabli l’image internationale de la France. Elle est liée à la politique d’indépendance nationale mise en œuvre par ses dirigeants, ainsi qu’à leur souci d’établir avec les pays du Sud des relations de confiance tout en assumant le rôle de faiseur de paix. Le soft power à base de rayonnement culturel pratiqué par la France, patrie de la liberté, a également joué un rôle important dans la promotion de cette image. Toutefois, les diplomates ne peuvent que constater que celle-ci s’est quelque peu dégradée depuis une quinzaine d’années. Jamais, depuis la guerre d’Algérie, on n’avait brûlé de façon ostensible drapeaux et portraits d’un président français, du Maroc à l’Indonésie, comme on l’a vu en novembre dernier. Mais si l’on en juge par les médias étrangers, les opinions publiques dans nombre de pays occidentaux ont également été troublées par la façon dont la France traite la question du terrorisme et de l’islam radical.
Un impact diplomatique immédiat
Dans les pays arabes et dans l’ensemble des pays musulmans, on vient d’assister à une véritable flambée de col&egr