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Photo : engin akyurt via Unsplash
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Une si puissante fatigue

La fatigue signale implicitement une norme dont elle serait la déviance : celle d’un individu concentré, actif, pleinement disponible et toujours plus efficace. La fatigue possède pourtant des vertus séparatrices et critiques. Pourrait-on en faire une force ?

Pour qualifier les exigences contradictoires pesant sur les individus vivant à l’âge du capitalisme tardif, Alain Ehrenberg évoquait en son temps la « fatigue d’être soi1  ». Paradoxalement, l’infinie parenthèse de la Covid-19 fut vécue par beaucoup de professionnels mis au chômage technique comme une fatigue de ne pas pouvoir être soi. Entre ceux à qui l’on demande de « tenir » jusqu’à l’hypothétique retour à l’activité – les indépendants, mais aussi tout particulièrement le monde de la culture et celui des arts vivants – et ceux qui, dans l’hypersollicitation des écrans, ne tiennent plus qu’à grand renfort de substances en tout genre, une fatigue profonde semble bien être le principal effet secondaire du virus. Jusqu’à quand et par quoi tenir, quand l’avenir n’a jamais été aussi incertain ? Les psychiatres font état d’un nombre alarmant de personnes souffrant d’un épuisement général. Devenus du jour au lendemain la norme par défaut, le télétravail et ses plateformes de vidéoconférences concentrent nombre de symptômes de cette société de la fatigue.

Fatigués d’être fatigués

Quand le bureau s’invite dans les lieux de vie, les frontières se brouillent entre la vie professionnelle et le temps libre. La coupure devient plus difficile, les instants de production et les instants de récréation se confondent, lorsque ces deux inventions du xixe siècle – l’usine et le cinéma – se retrouvent rassemblées sur un seul et même support technologique qui tient sur le coin d’une table de cuisine. Même sous les régimes de confinement les plus stricts, l’hyperconnexion prévient efficacement l’isolation radicale. En 1743, durant un épisode de peste qui contraint Jean-Jacques Rousseau à une quarantaine dans le lazaret du port de Gênes, celui-ci se décrit en « nouveau Robinson » coupé du reste du monde. Aujourd’hui, le « contact » est gardé malgré la mise à distance. Mais ce contact virtuel se transforme vite en une disponibilité permanente dont on commence à entrevoir les séquelles.

Une société aux arrêts domiciliaires s’accommode parfaitement d’une hypermobilité mentale.

Courriels, SMS, appels, chats, calls, réunions en « visio » : en s’affranchissant des contraintes physiques, les rythmes habituels ont été bouleversés, entraînant une extension infinie des journées de travail. Longtemps brandie comme un progrès social, la flexibilisation du temps a également signifié que l’alternance entre le diurne et le nocturne et celle entre la semaine et le week-end perdaient de leur pertinence : les relances peuvent tomber à tout moment. Paradoxalement, lorsque le monde physique ralentit durant la pandémie, quand il n’est pas simplement ramené au point mort, la circulation des flux communicationnels n’a jamais été aussi intense. Une société aux arrêts domiciliaires s’accommode parfaitement d’une hypermobilité mentale. Lorsque le temps de cerveau disponible se voit décuplé sans limites, ce n’est pas sans raison que la « zoomification » a pu être ressentie comme une « zombification ». On assiste en outre à un retournement spectaculaire de la thèse classique de Marx. Dans son analyse du capitalisme, le lieu de travail, l’usine en particulier, correspond toujours à un lieu d’aliénation, empêchant le travailleur de se sentir chez lui : « Il est comme chez lui quand il ne travaille pas et, quand il travaille, il ne se sent pas chez lui2. » Pour Marx donc, dès qu’il dépose l’œuvre, l’ouvrier peut rentrer – métaphoriquement ou littéralement – chez soi. Qu’aurait-il dit de cette nouvelle forme de travail qui se fait entièrement « de chez soi » ?

S’il faut en croire l’enquête de la plateforme d’emploi Monster, installée dans trente-six pays, parmi les personnes en situation de télétravail, environ deux tiers ont connu des symptômes relevant d’un burn-out. D’après le magazine Forbes, qui s’adresse aux cadres et aux chefs d’entreprise, les phénomènes de burn-out pourraient être évités par un meilleur suivi des employés3. En effet, dans un contexte de télétravail, un nombre croissant d’entreprises a recours à des logiciels connus sous le nom d’« instrument de monitorage des actions des employés ». Au motif d’un meilleur repérage des problèmes de santé psychologique, ces logiciels (tels que Prodoscore, InterGuard ou TrustSphere) analysent le comportement des individus (le key-logging traçant toute l’activité de frappe au clavier, le ton employé dans les courriels, l’expression faciale et gestuelle lors des vidéoconférences, etc.). Toute attitude trahissant un manque de concentration, l’irascibilité ou l’épuisement sera repérée selon une procédure automatisée, par la reconnaissance faciale ou par une analyse de la fréquence, de l’horaire et du contenu des courriels envoyés. Ces logiciels, qui profitent sur ce point d’une zone grise dans le droit du travail, mettent en avant leur bénéfice pour la santé des employés. Ainsi, TrustSphere promet une fiabilité supérieure pour la « prédiction du burn-out4  ».

Passagère ou extrême, la fatigue fait partie des symptômes que ce monitorage automatisé se targue de repérer avec certitude. Un comportement erratique, des rythmes déphasés, le manque de focalisation durant les réunions en équipe – chacun des indices peut avoir son importance. Au sein de l’analyse organisationnelle de réseau (ONA en anglais), les algorithmes sont donc entraînés à identifier les patterns mimiques ou textuels trahissant la fatigue, afin que l’entreprise puisse parer à d’éventuelles maladies du travail, mais aussi (et dans leur communication, les fabricants de ces logiciels ne s’en cachent pas) à une baisse de rendement. Tout un pan d’une discipline en plein essor – la neuro-économie – étudie les mesures permettant d’augmenter la concentration et l’efficacité des travailleurs5. Elle peut s’appuyer sur des observations que mènent depuis des décennies les états-majors de l’armée.

Intermittences de la concentration

Le bruant à gorge blanche est une espèce d’oiseau dont les routes migratoires longent la côte ouest de l’Amérique du Nord. Il a ceci de particulier qu’il est capable, lors de ses périodes migratoires, de rester éveillé jusqu’à sept jours d’affilée. Le département de la Défense américain a alloué d’importants moyens pour étudier le comportement des volatiles, afin de s’en inspirer dans la fabrication d’un soldat qui se passerait complètement de sommeil.

Dans un premier temps, il s’agit, par la mise au point de procédures œuvrant directement sur le système endocrinien, d’obtenir des combattants qui puissent être opérationnels pendant au moins sept jours sans dormir, sans pertes significatives de concentration et de rendement. Jonathan Crary fait de ce cas le point de départ de son cinglant essai 24/7. Le capitalisme à l’assaut du sommeil6. L’historien des médias y égrène les initiatives mises en œuvre au xxe siècle pour faire reculer, voire disparaître l’oisiveté et les temps morts. Le sommeil – l’ultime de ces « barrières naturelles » évoquées par Marx à l’extension sans bornes des heures de travail7 – a lentement mais progressivement été rongé au cours de ces dernières décennies et pourrait donc bien, si l’on veut faire crédit à certains futurologues, devenir à son tour obsolète. Jonathan Crary rappelle opportunément que nos appareils technologiques nous indiquent déjà la voie à suivre : la plupart de nos objets connectés ne peuvent plus être éteints mais se mettent en sleep mode, un mode à propos duquel la traduction française – le « mode veille » – est d’ailleurs moins hypocrite. Un monde en vigilance constante, dans lequel même la nuit les lumières ne sont jamais tout à fait éteintes, est un monde pour lequel l’insomnie a cessé d’être un mal-être.

En attendant, la neuro-économie s’attaque à faire reculer la fatigue : prescrite aux enfants diagnostiqués hyperactifs, la Ritaline se généralise parmi les étudiants des universités, afin de garder la concentration nécessaire en phase d’examens, et commence à concurrencer la consommation d’autres psychostimulants répandus dans certains secteurs, comme celui des traders. Le sommeil lui-même, à défaut de pouvoir être complètement écarté, est soumis à des optimisations en tout genre, avec des applications de monitorage des cycles nyctémères, permettant d’écourter le temps d’endormissement réputé inutile pour la régénération des forces. Clare et distincte, clairement et distinctement : la devise de Descartes épouse parfaitement les nouveaux impératifs de l’attention. Un esprit lucide est un esprit focalisé. Rares sont en effet les philosophes – Schopenhauer représente à ce titre la grande exception – à avoir défendu les vertus de l’endormissement.

De quoi la fatigue est-elle alors le nom ? On notera que la fatigue est rarement abordée pour elle-même : ce sont ses effets qui intéressent. Perte de coordination des membres, troubles attentionnels, baisse de mémoire, irritabilité, somnolence, voilà quelques-uns de ses effets indésirables. Ceux-ci constituent le revers d’une norme implicite : le sujet sain est concentré, actif, en pleine possession de ses moyens. Durant le confinement, les psychologues du travail ont constaté que la disparition des prétendus « temps improductifs », comme la pause-café ou les déplacements entre les bureaux, avait annulé des instants d’arrêt et de ressourcement, où les personnes reprennent leur souffle. Que les recommandations de la médecine de travail aillent désormais dans le sens d’une défense de ces « temps morts » nécessaires est cependant difficilement à mettre sur le compte d’une prise de conscience humaniste : l’attention à la régénération des forces productives est consubstantielle à l’essor de l’économie managériale du début du xxsiècle8. Voilà pourquoi la mise en garde contre une « société de la fatigue9 », où l’individu risquerait à tout instant le burn-out, est un avertissement qui n’est pas dépourvu d’ambiguïtés. Qu’il le veuille ou non, il présuppose en négatif un idéal de vie façonné sur le modèle de la concentration et d’un contrôle de soi. Le lâcher prise, le non-contrôle et l’indistinction seraient alors toujours des effets indésirables, imposés par un système qui entrave l’individu dans le plein déploiement de ses moyens et de ses désirs. Dans une telle perspective, la fatigue n’est toujours qu’un signe d’impuissance, la minoration, voire la mise en péril d’un état de plénitude.

Fatiguer quelqu’un ou quelque chose, c’est fendre son armure. En latin, fatigare nomme le fait de crever, de lézarder, tandis que fatis signifie la faille ou la fente. La fatigue peut même venir interrompre la perfection du sommeil nocturne, comme lorsque Virgile dit d’Énée qu’il a réveillé et harcelé ses compagnons (fatigat socios) afin qu’ils reprennent au plus vite la mer10. Les connotations de la fatigue sont presque exclusivement négatives, quand elles ne sont pas directement liées à la violence : fatigare est l’un des termes par lequel la religion romaine désignait le fait de donner la mort à l’animal sacrificiel, de le faire donc littéralement « crever ». On retrouve quelque chose de cela dans notre vocabulaire moderne lorsque nous disons d’une personne qu’elle nous fatigue pour signifier qu’elle ne nous lâche pas, qu’elle nous harcèle.

La mauvaise réputation de la fatigue tient peut-être à cela : d’être associée soit à une capacité amoindrie, au déphasage et à l’asthénie, soit à un épuisement complet dont elle annoncerait la couleur. (Dans le vocabulaire militaire, le fatigue wear, c’est le treillis qui permet de se fondre dans le décor, de flouter donc le contraste jusqu’à faire disparaître la différence entre la figure et le fond.) Entre la toute-puissance et l’évidement complet, la fatigue correspondrait à une pente à l’inclinaison dangereuse. Il serait peut-être temps d’en explorer aussi les potentialités.

Éloge de la fatigue

« La puissante fatigue enfin le terrassa », écrit Maupassant dans l’une de ses nouvelles où le protagoniste, Joseph de Croissard, aura lutté en vain contre le sommeil11. En quoi une fatigue est-elle puissante ? Sa puissance se mesure-t-elle à l’aune de la volonté subjective qu’elle contrecarre ? Stigmatisée et combattue, la fatigue est pourtant parfois aussi plaisante et bienvenue, comme pour le sportif éreinté mais triomphant, ou encore pour l’amant repu d’une agréable torpeur. Comment expliquer que ces états continuent d’être associées à un glossaire martial, où la fatigue nous « terrasse » ou bien nous « envahit » ?

Dans son éblouissant Essai sur la fatigue, véritable phénoménologie de cette sensation, l’écrivain Peter Handke part de la mauvaise réputation de la fatigue et fait cette suggestion intrigante : tandis que le sommeil est réparateur, la fatigue serait séparatrice12. Elle sépare celui qui fatigue de lui-même, tout en le séparant également du reste du monde. Par l’anesthésie qu’elle procure, elle coupe les amarres qui nous rattachent aux autres. Lorsqu’on tombe de sommeil, les repères habituels s’éclipsent. Tout est ralenti dans les états de fatigue, les gestes que nous faisons mais aussi les impressions qui nous gagnent. Le temps ralentit, se dilate parfois et perd en tout cas sa cadence habituelle, sa mesure. La fatigue est toujours de l’ordre de la démesure.

Mais cette fatigue perçue comme menaçante n’est pas la seule : dans d’autres états de fatigue – Handke y insiste – la modification de nos perceptions peut aussi redonner un autre relief aux choses. Les hiérarchies entre le champ fovéal et le champ périphérique reculent, la marge reprend le dessus avec ses figures floues et mal dessinées, ses aspects hallucinatoires même. Dans l’état de somnolence prolongée, dont on peut faire l’expérience par le décalage horaire qu’impose le voyage vers d’autres fuseaux, le contour du monde est à la fois plus net et plus diffus. La situation n’est pas si différente au fond de celle que décrit Proust dans À la recherche du temps perdu, lorsqu’entre le jour et la nuit, le narrateur voit avec une clarté inédite la forme des meubles et des objets de sa chambre s’agréger devant lui. Faire l’éloge de la fatigue, c’est aussi faire l’éloge de tout ce qui n’est pas au centre de notre attention ordinaire.

Il y a dans la fatigue une part indocile, non capitalisable.

Dans un récent ouvrage, le philosophe berlinois Fabian Goppelsröder met en avant la fonction critique que peut revêtir aujourd’hui la fatigue13. Contrairement au sommeil qu’on peut optimiser, la fatigue se refuse par définition à de tels procédés : il y a dans la fatigue une part indocile, non capitalisable. Face aux impératifs de rendement, il semblerait que celle-ci constitue malgré tout une certaine « barrière naturelle ». Au xixe siècle, le gendre de Marx, Paul Lafargue, faisait la promotion de la paresse. L’accent pourrait s’être déplacé depuis : le contraire de l’activité n’est alors plus constitué par l’oisiveté mais par la fatigue. Si elle me limite dans mes possibilités, la fatigue ne se réduit pourtant pas à un épuisement des possibles. Outre la force d’inertie qu’elle représente, et dont on peut faire (au-delà de la séparation qu’elle induit parfois) une expérience collective – comme quand Handke décrit cette fatigue à l’unisson de la batteuse ressenti pendant la moisson –, la fatigue est indissociable d’une certaine esthétique qu’il faudrait aujourd’hui redécouvrir.

La perception fatiguée est une perception qui nous fait sortir de l’ordinaire et qui désactive nos schémas identificatoires – l’impuissance ouvre alors des potentialités inédites. On l’a dit : le virus fait de nous des asthéniques. Las, nous vivons notre fatigue comme un énième indicateur de notre dépossession. Ce n’est peut-être pas la seule ni même la meilleure manière de vivre ses effets. Rien ne nous interdit de la voir par exemple comme une invitation à une nouvelle expérience esthétique, à une fatigue à laquelle nous nous adonnerions avec d’autant moins de réserves que nous n’en avons jamais eu l’initiative.

  • 1.Alain Ehrenberg, La Fatigue d’être soi. Dépression et société, Paris, Odile Jacob, 1998.
  • 2.Karl Marx, Manuscrits de 1844, trad. par Jacques-Pierre Gougeon, Paris, Éditions sociales, 1972, p. 60.
  • 3.Voir Mona Andrews, “How to handle (and prevent) burnout among your team” [en ligne], Forbes, 9 décembre 2020.
  • 4.“Predicting employee burnout using ONA email data” [en ligne], TrustSphere, 2020.
  • 5.Voir notamment Paul Glimcher, Foundations of Neureconomic Analysis, Oxford, Oxford University Press, 2011. Voir également Yves Citton, L’Économie de l’attention. Nouvel horizon du capitalisme ?, Paris, La Découverte, 2014.
  • 6.Jonathan Crary, 24/7. Le capitalisme à l’assaut du sommeil, trad. par Grégoire Chamayou, Paris, La Découverte, 2014.
  • 7.Karl Marx et Friedrich Engels, Zur Kritik der politischen Ökonomie (Manuskript 1861-1863), Berlin, Dietz, MEGA, 1976, vol. 3/1, p. 159.
  • 8.Voir Anson Rabinbach, Le Moteur humain. L’énergie, la fatigue et les origines de la modernité, trad. par Michel Luxembourg, Paris, La Fabrique, 2004.
  • 9.Byung-Chul Han, La Société de la fatigue, trad. par Julie Stroz, Belval, Circé, 2014.
  • 10.Virgile, Énéide, IV, 571-574.
  • 11.Guy de Maupassant, « Un coq chanta » [1882], Contes de la bécasse, édition de Marie-Ange Fougère, Paris, Flammarion, 2017.
  • 12.Peter Handke, Essai sur la fatigue, trad. par Georges-Arthur Goldschmidt, Paris, Gallimard, 1996.
  • 13.Fabian Goppelsröder, Aisthetik der Müdigkeit, Zurich, Diaphanes, 2018.

Emmanuel Alloa

Philosophe et professeur ordinaire en esthétique et philosophie de l’art à l’Université de Fribourg, Emmanuel Alloa a coordonné le dossier « L’idéologie de la Silicon Valley » pour la revue Esprit (mai 2019). Il a publié récemment : Partages de la perspective (Fayard, 2020).

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