Fragilités des démocraties centraméricaines
Le renversement, le 28 juin dernier, du président hondurien Manuel Zelaya par les militaires, son expulsion vers le Costa Rica et la nomination par le Parlement et la Cour suprême de justice d’un président intérimaire, Roberto Micheletti, dauphin du précédent au sein du Parti libéral ont fort légitimement suscité une condamnation unanime au sein des chancelleries et l’expulsion temporaire du Honduras de l’Organisation des États américains, ce jusqu’à ce que le président renversé soit rétabli dans ses fonctions.
Comment en effet accepter un tel putsch militaire et la mise à bas des principes démocratiques qui ont à l’évidence bénéficié de la complicité active du plus gros des élites politiques et économiques honduriennes ? Comme le remarque un fort bon juriste centraméricain, Carlos Tunnermann, au regard des lois honduriennes le président renversé est à l’évidence coupable d’avoir enfreint différents articles de la Constitution, qui stipulent l’impossibilité d’un président sortant de se porter candidat à l’issue de son mandat et assimilent toute tentative en ce sens à une « trahison ». En effet, à la veille de son éviction, et ce malgré une décision du Tribunal du contentieux administratif, Zelaya se proposai