En attendant la crise. À propos de la Montée des incertitudes, de Robert Castel
À propos de la Montée des incertitudes, de Robert Castel
La crainte d’un effritement de la condition salariale se trouve confirmée par la crise en cours mais, au‑delà du constat de la transformation de l’État-providence, comment décrire l’équilibre entre les institutions collectives et l’individu que défendent les protections sociales ?
La Montée des incertitudes1 rassemble des articles publiés par Robert Castel depuis 1995, c’est-à-dire depuis la parution de son grand ouvrage sur la condition salariale intitulé les Métamorphoses de la question sociale2. Dans ces textes, il en reprend les analyses, ou bien les infléchit, pour traiter des événements mais surtout des politiques qui se sont accumulées sur la question de l’emploi et de l’adaptation de la main-d’œuvre aux effets de la globalisation jusqu’à la crise actuelle. L’évolution de la réflexion de l’auteur, avec le recul de ces quinze années, en constitue donc le bénéfice le plus attendu. Mais l’ouvrage fournit aussi un autre apport, surtout dans l’introduction et la longue conclusion dont il sertit ce recueil qui relève de la méditation historique. Il y explique en effet les présuppositions théoriques de son analyse concernant ce qui se joue dans la relation entre l’individu et la société au cours de cette longue période de presque un millénaire pendant laquelle il la considère. Autant le premier aspect de l’ouvrage contient assez peu de surprises puisqu’il revient à décliner dans la durée une analyse inchangée pour l’essentiel sur la condition salariale, autant le second, avec sa vision au long cours du rapport entre individu et collectif, dégage la dimension « philosophique » de l’entreprise que conduit Castel sur la question sociale depuis maintenant une vingtaine d’années.
La dégradation de la condition salariale
Première ligne de lecture : que devient l’analyse de la condition salariale proposée il y a quinze ans ? Il diagnostiquait alors un « effritement de la condition salariale », en soulignant combien celle-ci, qui venait d’atteindre sa maturité dans les années 1960, après une longue histoire dont il faisait remonter l’origine au xive siècle, n’en était pas moins une construction fragile, le fruit d’une « domestication du marché » selon la formule de Karl Polanyi, si bien que ledit marché, revenu en force à travers la mondialisation risquait de défaire l’équilibre entre le travail et le marché qui avait permis un progrès conjoint de l’économique et du social durant les Trente Glorieuses. Une certaine précarisation du salariat en même temps que l’apparition d’un chômage de masse constituaient les premiers signaux alertant sur une telle remise en cause. De cette intuition tempérée par un refus du catastrophisme et des sirènes de l’anticapitalisme, l’auteur est, avec les années, passé à une franche inquiétude qui trouve évidemment sa confirmation dans la crise qui s’est déclarée depuis l’automne dernier. Avec la mondialisation, nous nous retrouvons, dit-il, dans une situation homologue à celle qui a précédé la constitution de l’État social. Homologue mais non identique : « La grande transformation » appelée par cette globalisation évoque forcément celle qui avait mis fin aux prétentions d’un marché autorégulé. Mais, cette fois, compte tenu de la nouvelle donne, elle nécessite une forme de protection sociale incluant la prise en compte de l’exigence de la compétitivité à travers l’introduction d’une certaine flexibilité, la fameuse flexisécurité d’inspiration danoise.
Flexisécurité : tout le monde s’accorde, en théorie, sur ce terme, les réformistes de gauche comme ceux de droite. Tout est affaire de dosage entre les deux termes (flexibilité et sécurité) qui composent l’expression. En l’occurrence, Castel propose de faire passer la ligne au plus près de la protection. Car il convient, pour lui, d’éviter un double danger.
Le premier serait d’entériner les formes dégradées de la condition salariale comme les différentes variantes de revenu minimum d’activité qui ne font qu’officialiser un sous-emploi en prétendant le traiter. Dégradées au sens où elles dérogent trop à la condition salariale en ne fournissant à leurs « bénéficiaires », ni une activité, ni une protection, qui soient dignes de ce nom. L’insertion est un vain mot et le revenu, à terme, ne donne pas droit à une retraite digne de ce nom. La responsabilisation des bénéficiaires que recherche ce type d’indemnité n’est, pour lui, qu’une technique de culpabilisation qui utilise l’indemnité comme ressort pour contraindre à la reprise de n’importe quel emploi. Aussi la formule récente du revenu de solidarité active (Rsa) ne trouve-t-elle guère plus grâce à ses yeux que le Rmi. Certes, elle relie mieux que la précédente l’aide et l’emploi. Mais elle le fait aussi en créant une condition salariale inférieure dans laquelle, loin de toujours trouver un tremplin vers des emplois de qualité, nombre de travailleurs risquent de devoir s’installer.
Le second péril provient d’une stratégie en apparence opposée à cette organisation du sous-emploi, puisqu’elle valorise le travail, qu’elle incite à « travailler plus pour gagner plus » et non pas à se contenter d’un emploi réduit à son minimum pour mériter une aide. Il s’agit pourtant d’un danger symétrique, d’une autre manière de poursuivre le même dessein. Car la survalorisation du travail, telle qu’on la retrouve dans de telles formules, menace tout autant la condition salariale. Simplement, elle la désarticule par l’autre bord, celui de l’espérance individuelle du gain qui se retourne contre l’esprit de la protection collective de l’emploi. Outre qu’elle fait passer le revenu du travail pour plus important que la fonction sociale de l’emploi, cette manière de le célébrer autorise une stigmatisation de ceux qui se trouvent au chômage. Cette valorisation du travail participe donc en réalité d’une désarticulation de l’emploi. Car ce qui compte, dans le salariat, c’est la fonction sociale, la place dans la société qu’il procure à l’individu, bien plus que l’aide, toujours assortie de responsabilisation moralisatrice, bien plus que le travail, toujours célébré par ceux qui veulent entamer les règles collectives de protection de l’emploi.
Telle qu’elle apparaît en contrepoint de ces critiques, la flexisécurité selon Castel devrait comporter beaucoup de sécurité et très peu de flexibilité. De la condition salariale classique, elle devrait conserver les vertus essentielles, mâtinées d’un droit effectif à une formation au long cours. Mais tout ce qui diminue, même provisoirement, les garanties associées à la condition salariale de l’ère industrielle participe peu ou prou d’une logique de démantèlement de l’État social. Bref, de ce côté de l’analyse des politiques publiques et des tentatives de les renouveler dans le contexte de la mondialisation, les textes de ce recueil ne comportent pas de grande surprise. Même s’il tient à se distinguer formellement des contempteurs du capitalisme, Castel rivalise avec eux d’exigence, ne se séparant de ceux-ci que par une posture agnostique en matière économique que le lecteur peut même parfois trouver un peu trop commode. On sent bien que son raisonnement à ce sujet revient à dire : ce n’est pas parce que l’on n’a plus d’alternative un tant soit peu crédible au libéralisme économique que l’on doit adhérer à celui-ci, voire l’intégrer dans la vision de « la société bonne ». Seule compte la protection contre ses méfaits. La société digne se fait malgré le libéralisme à défaut de pouvoir se faire contre lui. On reconnaît là une posture caractéristique de la gauche française. Comme on ne sait plus très bien quoi placer sous le vocable de socialisme, on se contente de parler au nom de la question de la dignité sociale de l’individu sur fond d’une aversion tempérée de résignation pour ce qui concerne la question de la production des richesses.
Sortir des sentiers rebattus de la gauche classique, Castel s’en montre toutefois singulièrement capable lorsqu’il aborde la question de l’immigration et de la discrimination dont pâtissent les minorités ethniques, et leurs fameuses « cités ». Il n’en allait pas exactement ainsi, pourtant, dans son ouvrage de 1995, tant son souci, à cet égard, paraissait plutôt d’éviter que cette question des minorités, érigée en question des banlieues, ne détourne l’attention de la question sociale au profit de la question spatiale. Mais le temps a passé et, les émeutes de 2005 aidant, Castel a sensiblement modifié son approche du problème, s’opposant même à beaucoup de ceux qui avaient trouvé dans son analyse matière à prétendre que la seule question sérieuse restait la domination de classe, tout le reste n’étant que dérivatifs, sujets très secondaires utilisés pour détourner l’attention de la « vraie » question. Son ouvrage sur la Discrimination négative3 dont pâtissent les minorités ethniques a plutôt déplu dans cette partie du champ intellectuel où une telle analyse renvoie par trop à « la politique de la diversité » telle que promue par Yazid Sabeg, le nouveau commissaire du gouvernement à l’égalité des chances4.
Cette attention particulière que Castel accorde désormais aux minorités ethniques des cités s’explique aussi sans doute par le fait que celles-ci lui rappellent, à leur manière, la situation des vagabonds au Moyen Âge, l’opprobre qui s’était abattue sur ceux-ci au xive siècle et qui l’avait incité à démarrer à ce moment son grand récit de la question sociale. Le spectacle du rejet dont ces minorités sont actuellement l’objet vaut, à ses yeux, comme une piqûre de rappel, une preuve en tout cas de la fragilité de l’équilibre entre l’individu et le collectif réalisé par l’État social et qui en fait tout le prix à ses yeux. Et c’est à faire retour sur la signification historique de la création de l’État social qu’il déploie tout son talent dans la superbe conclusion qui clôt le recueil.
L’individu et le collectif : un équilibre qui se défait
Avec cette comparaison entre l’opprobre subi aujourd’hui par les minorités ethniques des cités et celui qui touchait les vagabonds à la fin du Moyen Âge, Castel réintègre les premières dans son grand récit, les y faisant figurer comme une menace de retour à la case départ, une indication en tout cas de la fragilité d’un équilibre précieux qui se serait trouvé voici quelques décennies entre le collectif et l’individu à travers cette condition salariale dont il fait un éloge si appuyé qu’on sent bien qu’elle incarne à ses yeux l’équation optimale entre l’un et l’autre. Par son ambition déclarée, le chapitre de conclusion invite à une méditation sur la philosophie de l’histoire qui sous-tend tout son travail. Comme s’il tenait à bien montrer qu’en faisant le long récit de l’avènement de l’État social, il avait voulu indiquer qu’à travers lui se concrétisait progressivement le cadre nécessaire pour la réalisation de l’individu. Exactement, dira-t-on, avec un soupçon de malice, comme l’avènement de l’État avait pu représenter, pour Hegel, le moyen de la réalisation de la raison.
Le long récit de l’avènement de l’État social commence au milieu du xive siècle, avec la brusque propension à la mobilité d’une population pauvre qui dérange l’organisation sociale, laquelle va tout faire pour la contrer, condamnant ceux qui bougent ainsi à travailler selon les règles en usage au lieu de disposer de leurs capacités à leur gré. Ces règles qui bornent la liberté de travailler des pauvres errants seront supprimées par la modernité libérale, qui fait de nécessité vertu et de cette disponibilité dérangeante des pauvres une obligation pour eux de vendre leur force de travail à qui voudra bien l’employer et au prix que leur en offrira le marché s’ils veulent survivre, les mettant ainsi à la merci de ceux qui disposent de la propriété des moyens de production. Que cette nouvelle donne condamne à la misère la plus grande masse de ces prolétaires resta ainsi longtemps affaire de morale. Celle d’abord de la bonne volonté des propriétaires à travers leur libre choix de venir en aide à qui le méritait selon eux. Celle ensuite des intéressés, de leur manque de volonté cette fois, de leur paresse ou de leur imprévoyance. Et il en alla ainsi, fort mal donc, jusqu’à ce que l’État social vienne mettre bon ordre à cette liberté du marché en se faisant le représentant de la société, le garant des protections que celle-ci doit au travailleur dans tous les cas où il ne peut subvenir à ses besoins par le travail, soit parce que celui-ci vient à manquer, soit parce qu’il n’est pas en capacité de l’exercer. La société salariale se construit sur cette base, établissant entre les travailleurs des différences de revenus, certes, mais sur fond d’une similitude de condition, instituant donc une comparabilité entre eux, constituant une « société de semblables » inégaux par le salaire mais également protégés par le collectif. Voilà donc, rapidement résumée, la longue histoire qui mène d’une fraction « désaffiliée » de la société médiévale à la société salariale du xxe siècle dont les descendants de ces vagabonds sont devenus la pièce centrale.
« Désaffiliation » : ce concept de Castel a connu un large succès. Il l’a forgé pour caractériser une situation de rupture entre l’individu et le collectif, comme dans le cas des vagabonds au xive siècle. Mais avant de s’en servir à leur propos, il l’avait défini en analysant la légende de Tristan et Iseut dans un article de 1990, reproduit dans ce recueil et qui en constitue assurément la perle. Car on y comprend la source de tout son raisonnement. La légende en question s’est construite au xiie siècle, à la belle époque de la société féodale, juste avant que ne s’enclenche cette dérive inaugurée avec les édits contre le vagabondage qui trahissent la peur de la décomposition menaçante. L’histoire de Tristan et Iseut, telle qu’analysée par Castel, n’est pas celle de deux déviants condamnés à mourir parce qu’ils ne pouvaient vivre leur amour. Plutôt celle de deux personnages déconnectés de leur société, devenant des individus parce que mis à part, ne pouvant se reconnaître qu’entre eux, mais ne pouvant vivre en dehors de tout cadre collectif. Ils sont ainsi condamnés à mourir parce que l’individu, pour exister en dehors des rôles qui lui sont prescrits, doit se détacher de la société mais qu’il reste, au bout du compte, incapable de vivre sans le soutien du collectif. Dans cette époque médiévale, l’individu ne pouvait finalement exister… qu’au ciel. Aussi la « société des individus » a-t-elle d’abord été une création de Dieu puisque son royaume était le seul endroit où tous les hommes et (progressivement) toutes les femmes pouvaient se retrouver libres mais égaux, du moins en tant que croyants. On ne pouvait s’accomplir comme individu que dans la mort au monde terrestre.
Pour exister sur terre comme individu il fallait que celui-ci cesse d’être immergé dans ces systèmes de dépendance collective qui le bridaient. Il fallait qu’il puisse prendre ses distances par rapport au Seigneur des cieux comme à ceux d’ici-bas. Ce que lui permit d’abord la propriété, individuelle justement, celle qui servit de support à son indépendance de pensée comme de vie. Puis, enfin et surtout, la propriété sociale qui étendit ce privilège à tous, faisant de l’individu, sur terre comme autrefois au Ciel, un citoyen vraiment libre et égal des autres. Non que cette propriété sociale, l’ensemble des protections qu’elle définit, ait pour effet de supprimer la subordination qu’est le salariat. Mais elle la compense suffisamment par les ressources qu’elle procure pour permettre à l’individu de disposer d’une indépendance sociale. De sauver son âme terrestre contre les maléfices de l’économie de marché, aurait-on envie d’ajouter, au risque de la parodie. Mais c’est bien cet individu à la fois incorporé et indépendant qui se trouve à présent menacé de périr par excès de lui-même, par l’effet de l’hybris (l’orgueil démesuré) que procure la possibilité de satisfaire toutes ses aspirations au risque de l’oubli des déterminants sociaux de cette capacité. Ou par défaut, si l’on considère ceux pour lesquels la protection en droit se délite tandis qu’augmentent les systèmes d’aide conditionnelle qui les inscrivent de fait dans des formules de dépendance plus ou moins déguisées mais qui ne vont pas sans rappeler celles dont les individus avaient dû autrefois se défaire pour commencer à exister en tant que tels.
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Entre le mouvement qui part « d’en bas » – faisant monter les protections sociales des salariés – et celui qui vient « d’en haut » – permettant à l’individu de prendre pied sur terre –, le point de rencontre se situe pour Robert Castel dans les années 1960. Avant, nous sommes dans les limbes de l’histoire. Après, nous commençons à pressentir son crépuscule. Voilà la principale certitude de Castel dans cette époque de montée des incertitudes. Cette datation du moment de la perfection mérite bien sûr de retenir l’attention. Car il n’y a guère de pensée dotée d’une certaine force qui ne soit soutenue, à sa manière, par une sorte de « révélation », par une prédilection déclarée ou secrète, pour un moment clé de l’histoire, une propension à faire de celui-ci l’aune à laquelle tout ce qui précède ou ce qui suivra devra être mesuré. Le moment de constitution de l’État social peut légitimement passer pour un de ces moments. Et l’on comprend bien, à lire Castel, pourquoi il s’en fait le commandeur, celui qui rappelle chacun à un respect de la figure idéale qu’il a pu constituer avant que sa philosophie ne se trouve entamée par ce qu’il est convenu d’appeler le néolibéralisme, même si les moyens de cet État social n’ont cessé de croître dans la plupart des pays européens. Car cet État social parlait au nom de la seule société, de la compréhension de sa structure et des lois de son devenir, celle surtout du progrès. C’est à ce titre qu’il pouvait promouvoir des droits protecteurs de l’individu étayés sur le collectif. L’économique se trouvait comme arraisonné à l’impératif social. Et c’est bien cette idéalisation sociale de l’État qui se perdrait depuis lors.
Par cette analyse, Castel met en forme une sensation éprouvée par beaucoup depuis une trentaine d’années et à laquelle la crise actuelle aurait apporté une cruelle confirmation. Mais on peut aussi bien considérer qu’il sacralise un épisode au détriment de l’analyse de la tendance. Il est plus que tentant, en effet, d’ériger en moment idéal d’un accomplissement du rapport entre l’individu et le collectif ces années 1960 pendant lesquelles, la protection sociale se mettant en place, l’individu n’avait plus qu’à se libérer des chaînes de la vieille société tout en restant bénéficiaire des protections du collectif nouvellement institué par l’État. Nous nous débarrassions de la glu sociale sur terre et gardions les avantages de la société, non pas au ciel mais à distance convenable, celle d’un État devenu garant de la protection de nos individualités grisées par cette liberté tout à la fois conquise et permise. C’est effectivement l’histoire de notre génération. Ce n’est peut-être aussi bien que cela : un moment de grâce, mais quelque peu illusoire dans le double processus de libération de l’individu vis-à-vis des codifications sociales et d’organisation politique des protections sociales. Un moment pendant lequel l’État a pu apparaître comme un équivalent terrestre de Dieu et la nation son royaume… Jusqu’à ce que celui-ci paraisse bien fragile en ce monde, un monde qui devient le seul principe de réalité, qui fait de l’État non plus celui qui règne mais un échangeur qui « traite » entre son territoire et le monde qui l’entoure, qui ne parle plus au nom de la société qu’il incarnerait mais de celle qu’il nous invite à faire exister pour garder une prise sur le cours du monde. Pour pouvoir décider un peu plus de la société dans laquelle nous voulons vivre. Plutôt que prétendre invalider l’analyse de Castel, cette remarque viserait à inviter à en faire bon usage. La nostalgie entendue comme la mémoire d’un tel moment peut constituer une force pour faire valoir une exigence face à ce qui advient au lieu de seulement le subir parce qu’il n’y aurait pas d’autre issue rationnelle. À condition que le bénéfice de l’émotion n’éteigne pas la nécessité de la réflexion.
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Voir son précédent article : « Le crédit est une relation morale. À propos de l’Économie morale. Pauvreté, crédit et confiance dans l’Europe préindustrielle, de Laurence Fontaine », Esprit, juin 2009.
- 1.
Robert Castel, la Montée des incertitudes. Travail, protections, statut de l’individu, Paris, Le Seuil, 2009.
- 2.
Id., les Métamorphoses de la question sociale. Une chronique du salariat, Paris, Fayard, 1995, rééd. Paris, Gallimard, coll. « Folio », 1999.
- 3.
R. Castel, la Discrimination négative. Citoyens ou indigènes ?, Paris, La République des idées/Le Seuil, 2007.
- 4.
Voir le dossier de la revue Esprit de mai 2009 : « Promotion de la diversité : comment faire ? » qui présente et discute les propositions de Yazid Sabeg.