Le discours de Dakar. Le poids idéologique d'un « africanisme » traditionnel
Dans sa prétention à « parler vrai » aux Africains, le président s’est laissé porter par la houle des débats caricaturaux sur les clivages culturels en recourant à des formulations et à une anthropologie dépassées. Les défis concrets de l’Afrique d’aujourd’hui ne sont évoqués que du bout des lèvres à la fin du texte.
Le 26 juillet dernier le président de la République française a tenu dans un amphithéâtre de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar une conférence dédiée à « la jeunesse africaine » sur le passé et l’avenir de ce continent. Cette homélie censée définir un nouveau regard de notre pays sur l’Afrique est passée presque inaperçue des médias au cœur de l’été, mis à part quelques réactions d’intellectuels, qu’une indignation manifeste a tirés de leurs devoirs de vacances : « Rebonds » dans Libération1 et prises de position virulentes d’historiens africains diffusées sur des sites internet2. Jeune Afrique, généralement poli avec les gouvernants, s’étonne aussi de la manière dont « Sarko découvre l’Afrique » sous la plume de son conseiller Henri Guaino : «&n