
Les Sardines et l’enthousiasme de la gauche
Le mouvement des Sardines a permis de faire reculer l’extrême droite en Emilie-Romagne. Face au populisme, le défi pour la gauche italienne reste pourtant considérable.
L’Émilie-Romagne, une des régions les plus riches d’Italie, est considérée comme un bastion de la gauche. Cependant, l’exploit aux élections européennes de la Ligue (33, 34 % des suffrages) a donné de l’espoir à Matteo Salvini, qui a lancé « une campagne de libération » à l’occasion des élections régionales du 26 janvier. L’importance stratégique de cette zone et son importance symbolique dans l’imaginaire italien en ont fait un enjeu principal pour la politique nationale : d’un côté, la droite qui espérait un succès historique, de l’autre, une gauche rassemblée autour du candidat Stefano Bonaccini et du slogan « ils ne passeront pas »[1].
Une défaite du Parti démocrate aurait affaibli lourdement un exécutif déjà instable, mais Lucia Borgonzoni, la candidate de l’extrême droite qui, pendant la campagne a montré son incompétence, a été finalement battue, en obtenant 43, 63 % des voix contre 51, 42 % pour le centre-gauche. L’Émilie-Romagne n’a pas été séduite par le populisme xénophobe de la Ligue, démontrant aussi une vivacité démocratique inédite en Italie : le taux de participation a été de 67, 68 %, supérieur à celui des élections européennes et beaucoup plus important qu’en Calabre, où la participation aux élections était de 44, 16 %.
Le phénomène des Sardines
La campagne pour l’Émilie-Romagne a également été caractérisée par la naissance d’un mouvement social très suivi : « les Sardines ».