
Position – Défendre l'Ukraine
Marie Mendras montre comment l’agression russe dans les provinces de Donetsk et Lugansk s’inscrit dans un scénario rodé et prévisible, qui consiste à attiser les conflits dans les régions vulnérables à chaque avancée du processus démocratique ukrainien.
Un an après le début du mouvement de protestation EuroMaïdan, l’Ukraine se trouve une nouvelle fois prise dans l’engrenage de la violence armée. L’agression russe dans les provinces de Donetsk et Lugansk a repris avec une nouvelle intensité début novembre 2014. Selon les experts de l’Otan, de l’Onu et de l’Osce, des cohortes de militaires, de chars et d’engins motorisés et des armements lourds ont passé la frontière de la Russie vers l’Ukraine. Comme au printemps et à l’été, les Russes font l’économie des plaques d’immatriculation et des insignes. Mais aucun doute n’est permis, les forces armées russes occupent un bon tiers du Donbass et ont mis à feu et à sang la grande capitale provinciale, Donetsk.
Le cessez-le-feu signé à Minsk le 5 septembre 2014 a vécu, puisque ses principales clauses ont été violées. En particulier, les « représentants séparatistes » et Moscou s’étaient engagés auprès de Kiev, et en présence de l’Union européenne, à organiser de simples élections locales, dans le cadre d’un « statut spécial provisoire » de trois ans, accordé par l’État ukrainien à la partie occupée du Donbass. Ces élections ne devaient avoir aucun caractère « étatique ». Or les chefs rebelles installés par Moscou ont avancé le « scrutin » de plusieurs semaines, l’ont tenu dans des conditions de pres