
De l’autre côté du miroir
Coopérer avec les personnes accueillies à la conception, à la mise en œuvre et l’évaluation de l’action sociale permet une meilleure inclusion sociale de ces personnes. Mais une organisation bureaucratique et une culture caritative s’y opposent.
Les pratiques et postures des professionnels de l’action sociale changent. L’affirmation peut apparaître triviale, mais, depuis vingt ans, les injonctions au changement sont continuelles et il est de bon ton de douter de leur application. Parmi les assistantes sociales, éducatrices de jeunes enfants, conseillères en économie sociale et familiale, moniteurs éducateurs, conseillers en insertion professionnelle et tous les autres, une majorité a perçu et intégré la pertinence de sortir des positionnements maternels ou paternalistes, de « faire avec » les personnes accueillies pour construire leurs parcours, de miser sur un rapport horizontal entre semblables dans l’exercice de leur métier, plutôt que sur les tensions caritatives traditionnelles.
Les projecteurs se tournent depuis quelque temps vers une dynamique complémentaire ou, pourrait-on dire, l’étape d’après. Il s’agit de considérer les personnes accueillies et accompagnées par les services sociaux et médico-sociaux, non seulement comme les acteurs de leur vie et de leur trajectoire (dans la relation de semblables évoquée ci-dessus), mais aussi comme des ressources pouvant contribuer à la conception, à la mise en œuvre et à l’évaluation du travail social. Autrement dit, de faire participer les usagers aux activités des professionnels de l’action sociale, de les appeler de l’autre côté du miroir.
Les vertus de la participation
Ce qu’une telle dynamique peut avoir de vertueux a rapidement été iden