
Que peuvent les insurgées ?
Les femmes dans les révoltes populaires en Serbie, en Syrie et au Soudan
Les vagues de protestation politique qui s’élèvent actuellement au Moyen-Orient et en Europe sont le théâtre d’un engagement décisif des citoyennes. Trois militantes ou artistes partagent ici leur conception de ces mouvements, où la lutte des citoyens pour la démocratie est indissociable de celle des femmes pour leurs droits.
Les femmes occupent une place centrale dans les mouvements de révoltes populaires actuels, que ce soit en Algérie, au Soudan, en Biélorussie, ou dans d’autres régions encore. Pour autant, cette implication n’est pas entièrement nouvelle. Au début des années 1990, lors de l’éclatement de la Yougoslavie, Nataša Kandić, déjà dissidente sous Tito, est devenue la figure de proue de la lutte citoyenne contre la guerre et le nationalisme, récompensée par de nombreux prix et notamment une nomination au prix Nobel de la Paix en 2018. Maria Al Abdeh est directrice de l’association Women Now for Development (WND), fondée en juin 2012 par l’écrivaine Samar Yazbek, aujourd’hui exilée en France et figure majeure de l’opposition au régime de Bachar al-Assad. Mayada Adil est réfugiée politique en France, aujourd’hui créatrice de mode et artiste, après avoir exercé la médecine au Soudan du Sud pendant la guerre. Hind Meddeb est réalisatrice et travaille actuellement à la réalisation d’un documentaire (Soudan, retiens les chants qui s’effondrent) sur la révolution et la lutte des Soudanais au quotidien pour une véritable transition démocratique.
Nataša Kandić,