Europe : le choc de la crise frappe la gauche plus que la droite
Dans la panique de l’automne 2008, les clivages politiques se sont estompés mais, une fois la tourmente passée, les partis de gauche se trouvent en difficulté presque partout à travers l’Europe. Si la grille de lecture de la gauche semble trop liée à l’ancien monde industriel pour garder une pertinence aujourd’hui, elle doit désormais s’attacher au défi de l’environnement : comment inventer une nouvelle synthèse démocratique intégrant question sociale et impératif environnemental ?
Le paradoxe des élections européennes de juin 2009 est devenu le point de départ de toute réflexion sur les conséquences politiques de la crise. Moins d’un an après le krach de Lehman Brothers, sous un horizon de récession et de chômage, au terme d’une période marquée par une surenchère de discours et de mesures interventionnistes chez les gouvernants, à l’exception relative d’Angela Merkel, le message envoyé par les électeurs de l’Union européenne a été presque partout le même : consolidation des partis conservateurs, sanction des social démocrates. Leçon d’autant plus forte qu’elle s’est exprimée de façon convergente à travers le filtre de plus d’une vingtaine de campagnes nationales cloisonnées et quelle que soit la situation de ces partis : au pouvoir, en partenariat de coalition ou dans l’opposition. La