
L’empreinte politique de la Covid
La pandémie a acquis un rôle structurant de la vie politique, dont certains effets étaient visibles dans les élections régionales et départementales de 2021. L’idée d’une crise durable a im posé le thème de la sécurité, renforcé la coopération internationale et orienté l’opinion vers un réflexe de cohésion, qui pour l’heure profite à Emmanuel Macron.
Les élections régionales et départementales de 2021 ont constitué le dernier vote national avant la présidentielle, puisque le projet de référendum sur la garantie écologique a été abandonné aussitôt après leur tenue. Les décalages, que ce dernier test en grandeur réelle a pu révéler, avec les prévisions des sondages et des médias vont-ils se répéter ? Deux surprises surtout ont retenu l’attention.
La première est l’abstention, qui a atteint un niveau record aux régionales (66 % au premier tour) et n’a pratiquement pas diminué au second tour malgré les appels de tous bords à l’obligation civique. La seconde est le recul, net et général, du Rassemblement national (RN). Recul imprévu, car consécutif à une première place aux élections européennes, et recul paradoxal, qui intervient à un moment où Marine Le Pen semblait avoir regagné en image tout ce qu’elle avait perdu dans son débat désastreux du second tour de 2017.
L’abstention massive a amplifié une tendance lourde. La défaite du RN marque au contraire un retournement et conduit à se demander si un réalignement des rapports de force électoraux n’est pas en cours. La référence par excellence d’une élection surprise est celle de 2002 : la qualification de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle. À l’époque, un coefficient de redressement avait été introduit dans les sondages pour compenser la sous-déclaration « honteuse » des intentions de vote en faveur du Front national. Avec succès. Mais le dé