L'État, la banque et la démocratie
Cela était attendu et fort compréhensible. La crise financière, avant tout une crise de liquidités, a d’abord été interprétée dans les termes d’un plus ou moins d’État. C’était à ce dernier de remettre des liquidités en circulation, sous forme de prêts, dans les circuits financiers en voie d’assèchement en raison du manque de confiance interbancaire. Cela nous a valu maints commentaires avisés sur le retour à Keynes et à l’État.
Mais c’était oublier plusieurs choses. Tout d’abord que l’histoire des relations de la banque et de l’État s’est faite aux États-Unis (qui restent le moteur du capitalisme financier qui a succédé au modèle de régulation fordiste) au détriment de l’État qui, cédant à la pression des lobbies, a accordé le droit aux banques de créer de l’argent (il faut le rappeler : tout crédit autorise une émission d’argent liquide, telle est la source de richesse des banques bien plus que le dépôt des épargnants). Dès lors, la banque a le droit de créer de l’argent (du fait d’accorder des crédits) dont elle tire un bénéfice en fonction des taux d’intérêt accordés alors même que l’État s’interdit lui-même de créer de l’argent sans intérêt. Alors même que le prêt à crédit autoris