Position – Où sont les classes moyennes émergentes ?
La Coupe du monde de football qui se déroule jusqu’au 13 juillet dans plusieurs villes du Brésil aura moins été l’occasion de célébrer les éternelles vertus footballistique1 du pays que de s’interroger sur les travers et inégalités qui persistent au sein des pays émergents. Si le brave Platini, devenu patron de l’Uefa, ne voit pas plus loin que le bout de ses chaussures « de haut niveau » quand il ose demander aux Brésiliens, ceux qui manifestent bruyamment contre tous les excès financiers de cet événement, de rester calmes pendant un mois pour que le monde entier puisse profiter de la Coupe du monde, les commentaires habituels sont d’une autre nature. En effet, ce qu’on attend des populations émergentes, des Brésiliens mais aussi bien des Chinois ou des Indiens, c’est qu’ils en finissent avec une violence endémique, qu’ils la contrôlent, qu’ils la pacifient, qu’ils fassent de l’urbanité tout en urbanisant. Ce qui vaut pour les favelas vaut pour les mingongs qui campent à la périphérie des villes chinoises. Mais ce raisonnement se poursuit généralement par une invocation de la classe moyenne : ceux qui seraient pris dans les chaînes de la violence n’auraient pas encore accédé à ce royaume. Regardez le Brésil : les violences urbaines sont un archaïsme qui ne devrait pas résister longtemps si la croissance veut bien suivre, et même a