De l'Allemagne… et de la France
L’exposition au Louvre d’un siècle de peinture allemande (1800-19391) a déclenché outre-Rhin une polémique, qui a plus à voir avec les persistants complexes germaniques qu’avec le contenu des salles : ni les scènes évangéliques des « Nazaréens » (cousins des « préraphaélites » anglais), ni les paysages de Carl-David Friedrich, ni les gravures de la guerre par Beckmann et Otto Dix n’annoncent Hitler. Cette querelle a fait long feu, mais elle a détourné l’attention du contenu d’une exposition qui éclaire pourtant la tenace spécificité de la culture allemande et, par contraste, celle de la culture française. C’est de cela qu’il faut parler, au risque de choquer, par besoin de s’interroger, pour que l’Europe soit plus qu’une convention et des règlements.
Plutôt que le choix des œuvres, on pourrait en critiquer la présentation, insuffisante pour un public souvent peu averti. Les non-germanistes risquent d’être déconcertés s’ils n’ont pas, avant la visite, lu et médité le catalogue érudit et peu maniable publié en parallèle. Du moins peut-on après coup, allant des œuvres aux textes, suivre les oscillations et déchirements de l’âme allemande depuis que, après F