
Apaiser Hitler de Tim Bouverie
Trad. par Séverine Weiss
La politique d’apaisement (appeasement) exprime le désir de la Grande-Bretagne et, à un moindre titre, de la France, dans les années qui suivirent la Grande Guerre, d’éviter un nouveau conflit : elle fut le souhait le mieux partagé en Europe. C’est sur ce sentiment que s’appuyaient les dirigeants des vieilles démocraties, en fermant les yeux sur les multiples signes du réarmement allemand, apparus sitôt le Führer devenu chancelier. Le « Plus jamais ça ! » et la « der des der » résonneront fortement et longtemps dans les oreilles des Européens : une opinion générale, puissamment relayée par les associations d’anciens combattants, qu’Adolf Hitler se complaisait à endormir sur ses réelles intentions, déclarant sournoisement ne vouloir qu’obtenir la parité avec les autres puissances européennes.
L’étude serrée de Tim Bouverie, diplômé d’Oxford, auteur de documentaires historiques et politiques, porte essentiellement sur la classe politique britannique, bien que les figures d’Édouard Daladier ou de son ministre des Affaires étrangères Georges Bonnet apparaissent de-ci de-là. Sans entrer dans le détail des événements, émaillés de nombreuses intrigues, disons que la politique du Cabinet de Londres ne fut qu’une suite de renoncements. En 1935, il adresse quelques platitudes moralisantes aux Italiens concernant l’intégrité de l’Éthiopie. L’empire britannique empêche la tard-venue Italie de posséder à son tour des colonies, ce qui a tout simplement poussé Mussoli