
Le débat permanent de Paul Valadier
Refuser aux idées adverses le droit à l’expression, fermer leur gueule aux opposants, « dégager » ceux avec qui on n’est pas d’accord, les écraser sous la violence verbale, leur crier sa haine : c’est devenu une facette de nos mœurs publiques, et plus encore à l’abri des réseaux dits sociaux. Il y en a une autre, plus invisible et pourtant tout aussi réelle : le débat permanent à propos de tout, répercuté dans les médias et disséminé dans toutes sortes d’instances, conseils, comités, commissions, états généraux – le président de la République se réservant à lui-même le « grand débat » national… Paul Valadier décrit avec pertinence les causes et les limites de cette omniprésence du débat, réclamé à cor et à cri quand il n’existe pas et, en général, décevant et suivi de maigres résultats. Pour une raison essentielle selon Paul Valadier : c’est qu’il manque de références, de fins et de valeurs fondamentales, et d’abord de consensus sur la vérité. Le « multi » et le « pluri » règnent en maîtres, tandis qu’à l’âge de la &laqu